Explications en français |
4 nom d'une perle verdâtre [1.3]
5 Velomody, « retourner vivant » ou « retour vivant » est une petite perle peu décorative, ronde, aplatie aux pôles au point d'être parfois annulaire, et d'une facture grossière. « Cette perle de forme ronde et aplatie est de couleur vert irlandais clair », « c'est une petite perle verte, ronde et transparente en verre, grosse comme un pois, de fabrication indigène ». La collection en compte trois : une bleu foncé, une bleu clair, une verte.
Ceux qui partent en voyage la mélangent avec un peu de terre prise au tombeau des ancêtres et mettent le tout dans un petit sac qu'ils suspendent à leur cou. Les soldats la portaient jadis ainsi, les marchands se déplaçant pour rejoindre les marchés de campagne, et
les « bourjanes » \ porteurs de fardeaux et de filanzana. Ils espéraient ainsi revenir vivants et la perle velomody était leur ody de voyage par excellence. Non seulement le" voyageur qui la portait pensait être à l'abri des dangers de la route, mais d'une manière plus large, il se sentait dans l'impossibilité de mourir hors de chez lui. « Tombant malade au cours d'un voyage, il ne pouvait d'après la croyance populaire, expirer en cours de route » et était censé pouvoir « revenir à son domicile pour y rendre le dernier soupir ». On sait quelle importance considérable a pour un Malgache le fait de mourir dans son village : il est ainsi enterré dans le tombeau familial collectif, le tombeau d'ancêtres. Ses os seront mêlés à ceux des ancêtres et après la cérémonie du « retournement », il pourra s'intégrer à leur société dans l'autre monde. Mort loin de son pays, au contraire, il risque d'être enterré à jamais provisoirement. Bien pis, il peut être exclu du tombeau d'ancêtres si, en cours de route, il meurt de mort violente, sagayé, brûlé vif, enfoui dans les marais... Avec la velomody, le voyageur part tranquille ; s'il est né au mois d'Adimizana, d'Adaoro ou d'Alohotsy, l'influence de cette perle n'est pas contraire à son destin ». [2.570#61]
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