1 perle | |
bijikely | 2 perle |
bemiorika | 3 perle (espèce de) ~ nom d’une grande perle de diverses couleurs |
dian-tsiriry | 4 perle (sorte de) ~ nom d'une perle |
dosy | 5 perle (sorte de) ~ grosses perles blanches, tachetées de vert ou de noir |
famaky vola | 6 perle (sorte de) ~ Perle en métal argenté aussi, représentant une hache. Lorsque la richesse est venue du fait de la possession du talisman (aiguille ou argent), les personnes aisées considerent comme un devoir de fondre une partie de leur avoir, et d'en faire une grosse hache qu'ils portent ensuite en guise d'amulette sous l'aisselle. C'est de cette façon que l'on reconnaissait les familles riches, ainsi que leurs enfants. Les formalités auxquelles les personnes nées sous son influence sont astreintes, sont les mêmes que celles déjà citées pour l'aiguille en argent. La hache en argent est considérée par les indigènes comme le talisman devant lequel tout cède. Signe de force, abattant tous les obstacles ou sortilèges qui empêchent d'arriver promptement à la richesse et aux honneurs. Les indigènes se servent aussi de cette perle en métal pour la confection des philtres d'amour. Ils croient qu'en mettant le philtre ainsi confectionné, face au vent lorsqu'il souffle, dans la direction du domicile de l'aimée ou de la désirée, il lui porte son odeur et la fait se décider tout aussitOt à rejoindre son amant qui l'attend avec impatience. |
fanjai-bola | 7 perle (sorte de) ~ Perle en métal argenté représentant grossièrement une aiguille. Les Malgaches croient qu'en suspendant cette soi-disant aiguille en argent ou en métal à leur cou ou à leur poignet, ils peuvent acquérir de grandes richesses, et qu'une fois riches, ne travailler (comme ils disent dans leur langage imagée) qu'avec des aiguilles en argent, c'est-à-dire "ne plus rien faire". L'aiguille en argent est considérée par les indigènes comme ayant le pouvoir de retenir l'argent que l'on possède et d'en empêcher le gaspillage. Parce que l'on se sert d'une aiguille pour coudre le sac dans lequel l'argent est placé, l'empêcher de la sorte d'être dépensé mal à propos.Le mois d'Asombola ou sixième mois de l'année est celui sous l'influence duquel est placée cette perle en métal. Les enfants nés dans le courant de ce mois sont les seuls qui puissent posséder cette perle qui est portée soit au cou soit au poignet. Il leur est défendu d'élever des bêtes rouges, noires ou blanches; car ceux nés en Alahotsy ou douzième mois de l'année seuls peuvent élever des animaux blancs et posséder la perle "Harena tsy maty". Actuellement, beaucoup d'indigènes en possèdent dans leur porte-monnaie ou sachet à argent en guise de talisman. |
fenomanana | 8 perle (sorte de) ~ Cette perle est représentée par deux spécimens : l'une ronde et jaune, sur laquelle trois cerles sont inscrits comme sur une mappemonde, "l'équateur et les deux cercles polaires". Celui du milieu est rose, bordé des deux côtés de blanc, les deux autres sont bleus bordés aussi de blanc. Entre ces trois cercles, des points verts sont parsemés. La deuxième est de forme ronde un peu allongée, de couleur noire, sur laquelle des dessins blancs ressemblant à des signes sont inscrits. Ces deux perles ont la même valeur en ce qui concerne l'influence par elle exercée. Le goût des couleurs seul fait que les indigènes achètent l'une ou l'autre. L'idée dom.nante pour tout individu placé sous son influence dans le port de cette perle est que les biens et la richesse augmentent toujours pour le bonheur de son possesseur, et que cette perle lui permettra d'atteindre le sommet des grandeurs et des richesses qu'un être humain est susceptible de posséder en ce bas monde. Au temps du gouvernement malgache, tout indigene aisé, pouvait, moyennant finance obtenir des honneurs qui lui permettaient d'obtenir un emploi duquel il se servait ensuite pour rentrer dans ses fonds, et arrondir, de façon très sensible, son avoir en pressurant ses administrés. Arriver par cette façon au sammet des honneurs, mais toujours en payant. ~ La perle nommée fenomanana, « pleine lune » est, comme son nom le laisse deviner, une perle d'abondance, de prospérité. Très commune, elle se présente sous des aspects variés. La description qu'en a donnée Pagès ne correspond qu'à un seul exemplaire de notre collection, perle de type sphérique, légèrement aplatie aux pôles, en pâte de verre opaque à décor polychrome : « ronde et jaune sur laquelle trois cercles sont inscrits (l'équateur et les deux cercles polaires). Le cercle du milieu est rose bordé des deux côtés de blanc. Entre les trois cercles des points verts sont parsemés. |
hange | 9 perle |
hangy | 10 perle (une) ~ perles ~ nom qu'on donne aux perles de corail |
hirijy | 11 perle ~ nom d'une perle ~ broderie en plumetis ; perle. |
harena tsy maty | 12 perle (sorte de) ~ Perle de couleur blanche, de forme cylindrique déformée. Elle est placée sous l'égide du mois d'Alohotsy ou douzièrne mois de l'année. Doit se porter au cou ou au poignet attachée avec de la soie blanche. Les perles contraires sont celles qui sont placées spus l'influence d'Asombola, c'est-à-dire les perles en métal argenté ou en argent. Ceux nés sous l'influence de cette perle étaient les préférés des souverains et des grands du royaume malgache et leur condition se trouvait être au dessus- des autres serviteurs. lIs ne pouvaient élever que des volatiles completement blancs dont les jambes et les pieds devaient être noirs. Les boeufs et les vaches blancs. Leurs effets devaient être blancs aussi mais d'un blanc immaculé. II leur était défendu du manger du manioc cru. lIs sont aussi très inconstants dans le mariage. Le mari répudiait souvent sa femme: en ce qui conerne la femme née sous l'influence de cette perle, elle quittait très souvent le domicile conjugal pour aller à d'autres amours. La réciproque existe entre le mari et la femme nés sous cette même influence. lIs étaient et peut-être le sont-ils encore appelés par d'autres familles pour faire le "manala fady", c'est à dire faire changer le destin des personnes nées sous l'influence de l'une des perles correspondant au mois ou lune néfaste (cornme Asorontany, Alakarabo etc...). ~ Tandis que la perle tongarivo fait s'accroître la richesse, une autre perle d'abondance, harena tsy maty « richesse pas morte », ou « richesse qui ne meurt pas », empêche les biens acquis de disparaître et préserve la prospérité familiale. C'est une petite perle cylindrique courte, à larges trous d'enfilage, opaque et blanche, sans décor. Placée sous le signe du mois d'Alohotsy, « elle conserve et accroît la richesse, l'empêche de sortir de la famille ». Les Tantara la citent en effet comme l'un des sorona de la lune d'Alohotsy avec le lambotsimarofy, collier de perles blanches, une sorte de roseau et un petit caillou arrondi et poli. Pagès signale que les perles « contraires » à la perle harena tsy maty « sont celles qui sont placées sous l'influence d'Asombola, c'est à-dire les perles en métal argenté ou en argent » |
jijikely | 13 perle (sorte de) ~ nom d'une petite perle ~ Les jijikely sont des perles minuscules de toutes les couleurs, vendues en enfilages sur de menus brins de raphia. On connaît leur utilisation : cousues serrées les unes à côté des autres, elles constituent les décors géométriques et polychromes des ody et des mohara, cornes contenant les ingrédients magiques. Elles sont aussi des perles d'offrande et, en Imerina, sont portées par les enfants en bracelets et colliers. Dans le mot jijikely, kely veut dire « petit », mais jiji n'a pas de sens satisfaisant. Il y a lieu de croire que jiji est ici la déformation de biji qui, chez les Tanosy et les Tandroy, désigne encore aujourd'hui les perles en général et qui, dans un grand nombre de langues indonésiennes de l'Insulinde, en particulier en malais, est le numéral des graines et des choses petites et rondes. Les jijikely de Madagascar seraient donc des bijikely, « petites graines » ou « petites perles ». |
keliandonaka | 14 perle ~ nom d’une perle |
kelisahilonaka | 15 perle ~ nom d’une petite perle, très estimée autrefois |
akoran-tsifotra | 16 perle (sorte de) ~ espèce de perle très fragile |
lobaloba | 17 perle ~ nom d'une perle |
ilijavona | 18 perle (sorte de) ~ nom d'une petite perle |
lakambazimba | 19 perle (sorte de) ~ Pour un certain nombre de perles, les renseignements donnés par les textes comme par les informateurs actuels sont beaucoup plus vagues. C'est le cas notamment pour la perle lakambazimba, « pirogue de vazimba », ou encore vakambazimba, « perle de vazimba ». D'après les traditions merina et betsileo, les vazimba étaient les premiers occupants de leur pays. A la fois vaincus et vénérés, donnés pour historiques et conçus comme hautement mythiques, les vazimba sont « les choses qui sont là, à côté des fontaines », les génies des pierres, des sources, des arbres, les maîtres du sol et de l'or. Ce sont aussi les ancêtres, occupants des tombes les plus anciennes et des pierres sacrées. La petite perle qui porte leur nom ressemble à un grain de café, avec une rainure transversale. La collection en compte deux, l'une jaune vif, l'autre bleu foncé. Peut-être est-elle appelée pirogue à cause de sa forme creusée au centre dans le sens de la longueur ? Perle d'offrande assez rare, elle est parfois placée dans les tombeaux. Ni Renel, ni Pagès ne l'ont citée, et elle ne figure pas, du moins sous ce nom, parmi les sorona des destins. |
alakaosy | 20 perle ~ nom d’une perle |
ombalahivola | 21 perle (sorte de) ~ Cette perle représente grossièrement un boeufen argent ou en métal argenté. Elle n'était détenue que par le Souverain qui seul pouvait la porter. C'était un des privilèges auquel il tenait le plus. Le "Boeuf en argent" est le signe par excellence de la force. Le Souverain était en effet la seule personne qui fût en possession du pouvoir, par conséquent, le seul maïtre ; on s'explique facilement le pourquoi de cet apanage. Les classes élevées de la noblesse avaient aussi le droit d'un posséder. Le commun du peuple n'a ete autorisé à se servir de cette perle en métal que depuis 1868, époque à laquelle eut lieu la destruction des idoles gouvernementales. Les idoles Rakalimalaza, Rafaroratra, Rafantaka et Ramahavaly composées de divers objets étaient, d'après la croyance populaire, très puissantes et les égales des souverains. C'est pourquoi et en raison de cette particularité que chacune d'elles portait, attachée par des fils de soie à sa forme un ou plusieurs "boeufs en argent", à l'égal du souverain. Depuis l'occupation française, tout le monde porte cette perle en métal; même les anciens esclaves qui, une fois libérés, ont été les premiers à s'accaparer des apanages qu'avait la noblesse, ainsi que de ceux de leurs anciens maîtres. Les défenses faites aux détenteurs sontles mêmes que pour la perle <1fanjaibola#+fanjai-bola>. |
mahafehitena | 22 perle (sorte de) ~ Perle ronde à fond noire. Un trait de couleur jaune foncé y est inscrit en forme de spire allant d'un pôle à l'autre, dans l'intervalle laissé une autre spire de couleur tricolore y est aussi dessiné. Le role dominant de cette perle se rapporte surtout à ce qui concerne la maison familiale. Le mari seul a le droit d'y commander tout est soumis à son autorité. Les parents à quelque degré qu'ils soient et notamment la belle-mère n'ont aucun droit de venir s'interposer dans les affaires ne concernant que celles de la famille ou de la communauté. ~ La perle mahafehitena qui « fait s'attacher », est appelée mafiantena par Pagès. Elle se présente sous deux séries d'aspects fort différents :° olives à fond noir uni, marquées d'un double trait blanc au milieu, ou comme c'est le cas pour le deuxième exemplaire de la collection, d'une bande blanche et or qui recouvre presque la moitié de la perle ;° cylindres courts ou allongés, à fond noir uni, autour desquels s'enroule une fine spirale jaune d'or très en relief. |
malaimisaraka | 23 perle (sorte de) ~ Cette perle possède deux spécimens de couleur différente. L'une marron clair et l'autre blanche. Elle ressemble à la perle dénommée : "Vakamiarina", mais est constituée par deux perles accolées de façon inséparable. De là l'appellation de "Malaimisaraka", c'est-à-dire : montrer de la répugnance à se séparer. En effet on ne peut les séparer sans les casser. Le mois d'Adizaoza, sous l'influence duquel est placée "Malaimisaraka" est aussi désigné sous le vocable de "trembleur", Les familles qui possèdent des enfants nés pendant ce mois les affublent de cette perle, qui, à leurs yeux ·signifie : que leur progéniture aura de la répugnance à se séparer d'eux, ne pourra mourir jeune et ne quittera ses parents que tres vieux. Le cas des parents mourant avant l'enfant ne sous l'influence de cette perle n'est pas envisagé. L'enfant est censé ne devoir jamais quitter ses parents. Cette perle est encore maintenant considérée comme un philtre de longévité. ~ La perle nommée malaimisaraka, « qui n'aime pas être séparé », figure dans notre collection en quatre exemplaires qui ne diffèrent les uns des autres que par les dimensions et la couleur. Il s'agit d'une perle en verre ordinaire ou verre de bouteille. Elle est double, composée de deux petites sphères sensiblement égales, accolées l'une à l'autre par les larges trous circulaires d'enfilage. L'aplatissement aux pôles est plus ou moins marqué. Le verre est transparent, de couleur unie, bleu vif, vert clair, mordoré, blanc. La technique de fabrication est locale, assez grossière ; d'après une tradition rapportée par Renel, c'est un Malgache de Tananarive surnommé Tsitiamitambatra, « qui n'aime pas ce qui' tient ensemble », qui le premier aurait eu l'idée de fabriquer de telles perles, probablement d'après un modèle ancien disparu, ou d'après une tradition orale. La description de Renel coïncide avec l'aspect actuel : « grosses perles en verre transparent, de fabrication indigène, légèrement aplaties et réunies deux à deux, incolores ou vertes ou bleues ou brunes. » Un manuscrit inédit en signale seulement deux variétés, l'une marron clair, l'autre blanche, « constituées par deux perles accolées de façon inséparable. De là l'appellation de malaimisaraka, qui a de la répugnance à se séparer. En effet, on ne peut les séparer sans les casser ». |
manjaka be antany | 24 perle (sorte de) ~ La perle manjaka be antany « gouverner-de-nombreux (hommes) sur la terre » est l'une des plus belles de la collection, qui en compte sept exemplaires, tous différents. Pendant une année entière, aucune perle de ce type n'a été vue au zoma, malgré plusieurs visites par semaine. Mais l'année suivante, chaque mois en apporta un modèle nouveau. Les couleurs et les décors sont riches et variés. En pâte de verre opaque à surface mate, ces perles sont toutes cylindriques, plus ou moins épaisses ou allongées. Aux deux extrémités, les sections sont souvent obliques et laissent apercevoir autour du trou d'enfilage une partie intérieure en verre noir opaque, où s'ouvre le conduit cylindrique interne. La couche de pâte non vitrifiée coulée par-dessus présente certaines inégalités. Pour cinq de ces perles, le décor polychrome est constitué par des polygones délimitant des motifs floraux plus ou moins stylisés ; bleu, rouge, vert, blanc, noir et jaune sont les couleurs utilisées. Pour les deux autres modèles, le décor, également polygonal, enferme des taches rouges sur fond blanc et vert, ou des sortes d'yeux sur fond jaune et rouge. Extrêmement décoratives, les manjaka be antany ont été imitées pendant le blocus de la dernière guerre à l'aide de petits tubes de métal sommairement décorés de cercles colorés. |
mananjara | 25 perle (sorte de) ~ Mananjara, « qui porte chance », est une très jolie perle ronde régulière à émail brillant. L'une, à fond noir, est décorée d'une bande en spirale enroulée tout autour, blanche et bleue ; l'autre, à fond bleu pâle, est décorée d'une spirale bleu outremer. La couleur bleue et le décor à spirale désignent la mananjara qui, d'après la croyance actuelle, fait réussir dans les entreprises et ramène la chance perdue. Ni Renel ni Pagès ne l'ont citée. Mais au mot mananjara, le dictionnaire donne « plante médicinale ». Une fois de plus, la perle et le végétal sont confondus sous une même appellation. |
manarimbintana | 26 perle (sorte de) ~ Trois variétés de perles de ce nom et qui toutes ont le même pouvoir. La première a une certaine ressemblance en tant que forme avec un animal ; sa couleur est jaune clair, elle porte tout autour d'elle de nombreuses protubérances. La deuxième est de forme ronde, de couleur bleu azur foneé. De sa périphérie partent des feuilles jaunes et entre ces feuilles, se trouvent placées des protubérances bleues et blanches, grenat et blanches. La troisième est ronde, de couleur vert d'eau foncé. Des traits tricolores vont d'un sommet (ou pôle) à l'autre et entre eux des points blancs et rouges un peu rugueux sont placés, qui doivent probablement remplacer les protubérances que l'on voit sur les deux premières. Ces perles ont, d'après la croyance populaire, le pouvoir de changer Le destin d'une personne. C'est à dire, comme son nom l'indique, de "relever" et les protubérances qu'elles portent, signifient, au point de vue des indigènes, que le mauvais destin est censé sortir de la personne qui en est affligée de la même façon. Elles sont assez répandues chez les indigènes. Manarimbitana est le satellite de Maizinkitro noire et bleue. Les défenses sont toutes les mêmes pour toutes les perles concernant le même mois. ~ Manarimbintana « qui relève le destin », est elle aussi une perle associée au destin d'Asorotany, c'est-à-dire à un destin « trop fort » et par conséquent redoutable. Elle sert d'élément conjuratoire, et à ce titre protège ceux qui la possèdent des excès qu'entraînerait leur naissance. Petite boule jaune, plus ou moins grosse et régulière, à grains en relief, elle est parfois munie d'une sorte d'anneau d'enfilage qui la fait ressembler à une breloque. Aux trois exemplaires « classiques » de la collection sont ajoutées trois autres modèles, petites perles d'importation récente : annulaires, jaunes, un peu cabossées, rappelant par leurs contours les protubérances traditionnelles de la manarimbintana. Il semble, d'après Pagès, que d'autres couleurs que le jaune ornaient jadis des variétés de cette perle : il en existait une « de couleur bleu azur foncé ». De sa périphérie partaient des feuilles jaunes entre lesquelles se trouvaient « des protubérances bleues et blanches, grenat et blanches ». Une autre était de « couleur vert d'eau foncé. Des traits tricolores vont d'un sommet à l'autre, et entre eux des points blancs et rouges un peu rugueux sont placés, qui doivent probablement remplacer les protubérances que l'on voit sur les deux premières ». Il n'y a pas de doute que ces protubérances ne soient le signe particulier de la perle « qui relève le destin », et les « protubérances qu'elle porte », écrit Pagès, « signifient que le mauvais destin est censé sortir de la personne qui en est affligée ». C'est une perle compensatrice, qui rétablit l'équilibre. |
manavodrevo | 27 perle (sorte de) ~ Perle de forme cylindrique renflée à son centre; sa couleur est jaune soufre, elle porte dans le sens transversal des marques bleues et blanches en forme de petits lacs. Tout le monde peut posséder cette perle, elle est conservée dans les sachets à argent. Comme son nom l'indique, elle est censée detenir en elle le pouvoir de faire revenir à l'aisance tous ceux qui sont criblés de dettes, mais seulement apres les avoir payées. lIs reprennent ensuite leur rang dans la société. En un mot, elle procure la réhabilitation aux commerçants faillis. C'est la perle par excellence de tous ceux qui se sont livrés à un commerce quelconque et qui n'ont pas réussi. Malheureusement ils sont nombreux en terre malgache, ceux qui ne réussissent pas dans leurs affaires et, ma foi, ils ne doivent pas connaître la propriété ni le pouvoir occulte de cette perle ; sans cela, tous la possèderaient, attendu qU'elle possède le pouvoir de les sauver. ~ La perle manavodrevo, "qui arrache ce qui est enfoncé", "qui tire d'embarras", dont l'identification n'est pas sûre, n'a été vue qu'une fois au cours des recherches poursuivies au marché du zoma : perle de forme cylindrique renflée, elle est de couleur jaune à décor de traits horizontaux blancs, verts et rouges sur les deux côtés ; un anneau blanc la divise en deux zones. Le "corps" de la perle est en pâte opaque, recouverte d'une légère couche vitrifiée transparente. Les renseignements sont peu précis en ce qui concerne son utilisation actuelle. Renel n'en parle pas, mais Pagès lui attribue pourtant un rôle bien défini : "Comme son nom l'indique, elle est censée détenir en elle le pouvoir de faire revenir à l'aisance tous ceux qui sont criblés de dettes, mais seulement après les avoir payées. Ils reprennent ensuite leur rang dans la société. En un mot, elle procure la réhabilitation aux commerçants faillis. C'est la perle par excellence de tous ceux qui ne réussissent pas dans leurs affaires". Sa particularité est de ne correspondre à aucun destin de préférence à un autre. Tout le monde peut posséder cette perle, conservée dans le petit sachet où l'on met l'argent. Il semble que, comme toutes les perles à fond jaune, la manavodrevo soit aujourd'hui considérée simplement comme une perle de plénitude et de prospérité. |
ampamelona | 28 perle (sorte de) |
marojinja | 29 perle (sorte de) ~ nom d'une perle ~ Deux sortes de perles sont ainsi appelées. L'une de couleur bleu d'outre-mer, porte sur sa périphérie plusieurs facettes, d'où l'appellation de "marojinja" ; elle est très belle. La seconde de couleur noire paratt aussi taillée. Ces perles sont considérées cornme ayant une grande influence. En effet, tous ceux par qui elle est détenue semblent avoir la prérogative de contrecarrer et jeter bas toute affaire entreprise contre eux. Nul n'est censé pouvoir tenir tete au porteur de ces perles, soit en actes, soit en paroles. II peut tout refuter, contredire ou contrefaire. De la sa dénomination de "Masim-lava". Tout ce qu'il dit doit être parole d'évangile. Les indigènes qui sont placés sous son influence sont en général réputés comme étant agressifs, insociables ; en terme populaire : "mauvais coucheur". Les anciens Mpanjaka n'aimaient pas ceux nés sous l'influence des perles faisant l'objet de ce chaptre, qui, nés sous l'infiuence de la lune d'Alakaosy, auraient dû par conséquent être mis à mort à leur naissance mais qui avaient été sauvés, comme il est dit plus haut dans le chapitre concernant "Tsy leon-doza". Les défenses sont les mêmes que pour toutes les perles du chapitre IX. ~ La marojinja, « nombreuses facettes », représentée ici par deux exemplaires, est facile à reconnaître : cylindre court taillé à facettes polygonales plus ou moins régulières, en verre transparent ou translucide d'une belle couleur bleu uni, outremer ou indigo. Elle est la réplique moderne de perles anciennes trouvées dans un tombeau du Sud-Est, enfilées en un long collier, d'une pâte fine et opaque et d'un bleu admirable. Pagès en signale deux sortes : « l'une, de couleur bleu d'outremer, porte sur sa périphérie plusieurs facettes, d'où l'appellation de marojinja ; elle est très belle. La deuxième, de couleur noire, paraît aussi taillée ». A Tananarive, la collection de l' I. R. S. M. comprend sous le nom de marojinja toute perle taillée à facettes, cylindres et olives bleues ou imitant l'agate. Il semble pourtant, d'après les Tantara, que la couleur bleue soit avec les facettes la caractéristique essentielle de la marojinja. |
moraporitra | 30 perle ~ fausses perles |
masonamboatorana | 31 perle (sorte de) ~ perle en agate ou en ambre |
masondandy | 32 perle (sorte de) ~ L'« oeil de ver à soie », masondandy, est une jolie perle cylindrique, en pâte de verre opaque. Les bords des trous d'enfilage sont arrondis, le fond est rouge brique. Le décor présente des sortes d'yeux pupilles noires dans un cercle blanc inscrits dans des quadrilatères dont les côtés sont formés de traits fins, roses et blancs. La collection comprend un spécimen répondant à cette description, et deux autres perles fort différentes : rondes, à fond blanc, à décor quadrangulaire rose, enfermant des pois bleus en relief. Enfin, un troisième type, en forme d'olive, est fait de verre translucide d'un bleu « passé » admirable, à travers lequel on aperçoit des bulles et des inégalités dans la masse. Le décor consiste en doubles traits horizontaux blancs et roux, orange et roux, terminés par des crosses de sens alternés. |
maitsomanana | 33 perle ~ nom d'une perle |
maizinkitro | 34 perle (une sorte de) ~ nom d’une perle noire ~ Maizinkitro mainty: toute petite perle de couleur noire et ronde. Les enfants nés sous l'influence de cette perle, qui correspond à la lune d'Alahasaty ou cinquième mois de l'année, pouvaient seuls la porter au cou et au poignet retenue par des fils de soie noircie dans la boue. Ceux qui naissaient sous son influence étaient, autrefois, considérés de la même façon que ceux nés en Alakaosy. On les tuait à leur naissance dans un van que l'on remplissait dt eau ou l'on poussait le nouveau-né, la face tournée vers l'intérieur du van eu il mourait étouffé. Ceux qui échappaient pour une cause quelconque à la mort, étaient et sont appelés : Ramarasata. Is ne peuvent s'habiller de noir ; ils ne peuvent non plus porter sur leur tête des marmites dont l'intérieur est recouvert de suie. Les animaux qu'ils peuvent élever sont : les boeufs ou vaches noirs, les poules, coqs ou autres volatiles d'un noir absolu. Les personnes nées en Adalo, sous l'influence de la perle "Rano lalina" ne pouvaient se parer de "Maizinkitro", celle-ci etant contraire à leur destin. Ceux qui viennent au monde sous l'influence de "Maizinkitro' ou en Alahasaty ne pouvaient sous le régime malgache détenir des amulettes. Ce fait seul les aurait fait considérer comme sorciers. Les jours du mois affectés à cette perle sont considérés comme néfastes. Au temps du Gouvernement Malgache, les personnes décédées au cours de ce mois ou le jour de la semaine considéré et appelé Alahasaty n'étaient pas ensevelies aussitôt leur décés ; on attendait quelque temps avant de les ensevelir. Peut-être en est-il encore de même actuellement dans les campagnes. ~ Maizinkitro manga: toute petite perle bleue, a les mêmes pouvoirs que la Mazinkitro noire dessus relatée. |
angareja | 35 perle (sorte de) |
rongo firaka | 36 perle ~ perles d’étain ornant le bord des étoffes |
rongo vakam-potsy | 37 perle (une sorte de) ~ perles blanches ornant le bord des étoffes |
ranolalina | 38 perle (sorte de) ~ petite perle noire pour collier ~ Ceux nés pendant la lune d'Adalo, sous l'influence de laquelle la perle "Ranolalina" de couleur bleu tendre est placée, peuvent seuls prétendre à s'en parer. Elle est portée retenue par des fils de soie non teintee au cou en forme de collier ou au poignet en guise de bracelet. Les indigènes venus au monde sous son influence, d'Alahasaty, ne pouvaient la posséder, étant contraire à leur destin. "Adalo" est le onzième mois de l'année. Les personnes nées sous l'influence de cette perle, ne peuvent élever que des animaux de basse-cour de couleur jaune foncé vieux; les boeufs ou vaches doivent avoir une robe de couleur approchant. Elles ne peuvent manger le poumon des animaux, ni se mettre en deuil, quoiqu'elles le soient souvent et éprouvent de gros chagrins intimes. C'est sous l'influence de cette perle et du mois d'Adalo que sont fabriqués les filtres d'amour. Autrefois les Souverains n'aimaient pas avoir à leur service des personnes nées sous son influence parce que cette perle etait désignée tout comme le mois auquel elle se rapporte, perle et mois de chagrin et de larmes. |
ravimanta | 39 perle (sorte de) ~ nom d'une petite perle |
ravimbelo | 40 perle ~ nom d'une petite perle |
soamalama | 41 perle (sorte de) ~ espèce de perle ~ Une petite perle ronde, nommée soamalama « belle et lisse », est aujourd'hui d'une couleur mauve lilas, transparente. L'unique exemplaire de la collection correspond à ce type, fort différent de ceux que décrivent Renel et Pagès sous le même nom. « Perles cylindriques opaques de couleurs diverses », dit Renel, « vertes, roses, jaunes, bleues » ; « perle de forme ronde », écrit de son côté Pagès, « de couleur jaune clair mélangé de vert, mais plus jaune que la couleur vert d'eau pâle ». Aujourd'hui pourtant, toute perle ronde et mauve est une soamalama, utilisée pour échapper à tout danger. En Imerina, on la voit surtout enfilée au cou des enfants, pour les maintenir en bonne santé, et sans doute y a-t-il eu association sonore entre malama, « lisse, glissant », et salama, « qui est en bonne santé ». Mais ces perles servaient jadis « dans les ody destinées à des voleurs ou à des prisonniers qui voulaient s'échapper (sans doute à cause d'une acception de malama, glissant ». |
soamanodidina | 42 perle (sorte de) ~ Cette perle est de couleur marron, de forme oblongue, dans le genre de la perle "Tsiarnbanirafy" mais moins belle qu'elle et surtout plus grossièrement confectionnée au point de vue des traits bleus formant sur le fond blanc la corde qui ne sont pas réguliers. Elle porte bonheur à tout individu né sous son influence. Il peut entreprendre de longs voyages, aller, venir, faire tout à sa guise, commercer, en un mot faire ou entreprendre tout ce qu'il voudra; il ne peut que réussir et trouver le bonheur dans toutes les entreprises. II ne peut être atteint ni par le malheur, ni par l'adversité. En résumé, c'est une panacée universelle pour tous ceux qui ont le pouvoir de détenir cette perle. ~ La perle soamanodidina, dont le nom signifie « chose belle (ou bonne) qui entoure », c'est-à-dire « bon entourage », « voisinage propice », est connue comme une perle opaque, ronde, noire, avec des ornements formés d'anneaux bleutés ou jaunes. Il en existe actuellement plusieurs variétés, nettement différentes par le décor, comme le montrent les quatre exemplaires de la collection :° deux perles rondes très irrégulières, opaques et noires, décorées d'une large bande annulaire blanche parsemée de points roses et bleu turquoise. Sur l'une de ces perles, la bande est si large qu'elle recouvre entièrement l'émail noir ; d'une facture ancienne, elle présente deux pois roses en relief ;° une perle ronde et noire, ornée de deux spirales, l'une orange, l'autre blanche, rayée de rose ;° une perle en forme d'olive, noire à décor de spirale blanche rayée de bleu et de rose, délimitant quatre pastilles jaunes. Le fond noir, et un décor d'anneaux ou de spirales, semblent être les caractéristiques de la soamanodidina. |
samisamy | 43 perle (sorte de) ~ nom d'une perle ~ Le nom de la perle samisamy signifie « chaque chaque », c'est-à-dire ou bien « l'un et l'autre » ou bien « tous », exprimant à la fois la totalité et l'égalité. C'est une perle en forme de bouton plus ou moins large et épais. Les quatre exemplaires de la collection se présentent ainsi : un large bouton plat, rouge, nuancé de jaune, deux boutons courts et épais, jaunes tigrés de noir, et un bouton plus petit, à taches rouges et jaunes. Le trou d'enfilage est étroit. Le panachage des couleurs paraît être la caractéristique de cette perle peu fréquente. En ce qui concerne son utilisation en Imerina, les renseignements sont fragmentaires, et l'on pourrait penser qu'il s'agit là d'une perle de plénitude comme la plupart des perles à fond jaune. |
sainty | 44 perle ~ petite perle noire |
sarihangy | 45 perle (une) ~ perle rouge ; certaines ont les deux bouts blancs ~ Deux perles, l'une de couleur rose Martin foncé, en forme de barillet et l'autre beaucoup plus petite en rose clair. Les personnes nées pendant le mois d'Alakarabo ou huitième mois de l'année, ne peuvent, sous peine de mort prématueée, détenir, par devers elles, ces perles. Les indigènes nés sous l'influence de la lune d'Adaoro ou deuxième mois de l'année peuvent seuls, sans risques pour eux, porter la sarihangy, sous l'égide de laquelle ils sont placés. Ceux à qui il est permis de les détenir, peuvent sans inconvénients, élever les animaux se rapprochant de la couleur de ces perlese. Dans l'ancien temps, leurs effets devaient avoir la couleur rouge ou rose foncé. Ils ne peuvent, sous peine de malheur, porter du feu ou l'attiser pour faire cuire leurs aliments; le mois d'Adaora étant considéré être brillant et brûlant comme le feu. Quiconque peut sans distinction de caste posséder ces perles. Elles se portent soit au cou en guise de pendentif, soit au poignet en forme de bracelet, mélangées avec d'autres. Elles ne peuvent être retenues qu'avec un ou plusieurs fils de soie colorée en rouge, avec du "nato". II est expressement interdit à ceux nés en Adaoro de tuer des animaux, les perles étant de la couleur du sang. Ils ne peuvent, en effet, répandre celui-ci. Pour conjurer le sort d'une personne née sous cette influence, on construit, à sa naissance, et à son intention, une maisonnette, que ses parents brûlent ensuite, tout en criant : " la maison d'Ikoto brûle! " Lorsque l'enfant est du sexe féminin, Ikoto est change en Iketaka. En outre, les personnes nées sous l'influence de cette perle sont en général d'un caractère fort jaloux. |
atodimpody | 46 perle (sorte de) ~ nom d'une perle bleuâtre ~ Deux jolies perles rondes d'inégale grosseur de couleur bleu horizon, dont l'une est plus foncée que l'autre. Le mois d'Adalo, sous l'influence duquel est placée la perle "Atodimpody" est considéré par les indigènes comme n'apportant que chagrins et larmes. La perle dont il est question porte en elle le pouvoir de faire revenir à son premier propriétaire les biens gaspillés par les personnes nées sous son influence. De là son appellation qui signifie : oeuf retournant, qui, dans le langage imagé des naturels du pays veut dire : "Bien retournant à sa première destination ou à la personne à qui il a été destiné ou échu en premier lieu". ~ Une autre perle est qualifiée d'oeuf : c'est l'atodimpody, « oeuf de retour » ou « oeuf d'oiseau fody » . Comme la précédente, elle corrige l'influence déprimante du mois d'Adalo, destin du chagrin et des larmes. La couleur bleu uni est son signe particulier. Les trois exemplaires de la collection sont bleu lavande, bleu azur, bleu-vert. Le verre est opaque avec quelques éclats et quelques trous à la surface, et légèrement translucide pour l'une des perles. Enfin, deux sont sphériques, tandis que la troisième est en forme d'oeuf. |
atodinosy | 47 perle (sorte de) ~ Grosse perle de couleur blanche de forme ovoïde. II en existe aussi en bleu horizon, vert clair etc... toutes de même forme. Cette perle est l'indice que ceux qui s'en parent ont atteint le summum de la richesse et qu'ils ne peuvent plus rien se refuser; serait-ce même un "oeuf de chèvre", si toutefois il était possible de s'en procurer. Pour combler la lacune de l'inexistence de ce produit, qui ne se trouve pas dans la nature, l'indigène, dans sa simplicité, s'est vu obligé d'y pourvoir en donnant ce nom à la perle en question qui, en effet ressemble à un oeuf. Les éleveurs de canards et d'oies quoique n'étant pas nés nes en Adolo peuvent posséder cette perle qui est censée leur porter bonheur, et éloigner les à-coups qui peuvent survenir dans l'industrie de l'élevage à laquelle ils s'adonnent et lui faire rapporter le maximum en forçant la ponte des femelies. En outre, si une personne quelconque se propose de porter tort à une autre, la perle qui nous occupe a, d'apres les indigènes le pouvoir occulte de renvoyer le mal que l'on veut lui faire à son auteur. D'où le proverbe "Ny tody tsy misy, ny atao ihany no miverina". Les défenses sont toutes les mêmes pour toutes les perles de ce chapitre. ~ La perle atodinosy appelée aussi parfois atodosy « oeuf de chèvre », est « quelque chose d'extraordinaire, d'irréel, de miraculeux ». C'est, d'après Renel « une grosse perle ovoïde de 3 à 4 cm de longueur, soit en verre transparent, soit en porcelaine opaque, le plus souvent bleue ou blanche, parfois jaune ». Actuellement, il est très rare de découvrir sur un marché de l'Imerina une perle atodinosy de ce type, du moins intacte. Les familles qui en possèdent les gardent depuis plusieurs générations. La collection en compte une de type ancien, ovoïde. Elle est malheureusement cassée à l'une de ses extrémités, mais cette cassure même, oblique, permet de voir la pâte de verre translucide, laiteuse, d'une teinte légèrement dorée lorsqu'on la regarde en transparence. Le trou d'enfilage est large, correspondant à un conduit rectiligne. De petits grains noirs en surface et des « bulles » dans la masse du verre apparaissent nettement. Les exemplaires modernes semblent des substituts de cet « oeuf de chèvre » : non ovoïdes, il s'agit simplement de perles d'un blanc laiteux, à surface brillante et large trou d'enfilage. La collection en montre deux de ce type, soudées l'une à l'autre. Enfin, n'importe quelle grosse perle blanche, soit opaline, translucide, soit comme le dernier exemplaire de notre série en verre blanc transparent taillé à facettes, peut remplacer aujourd'hui la perle rare, si appréciée des anciens Merina et retrouvée dans les tombes royales. |
atodiosy | 48 perle (sorte de) ~ perle fausse, blanche à raies bleues |
tafita | 49 perle (sorte de) ~ Perle blanche à forme oblongue, sur laquelle sont inscrits en forme de spires deux traits dont l'un est de couleur rose et l'autre est formé de torsade blanc et bleu. Les personnes pouvant se parer de cette perle se considèrent pouvoir faire ce que bon leur semble quoiqu'il survienne dans le cours de leur vie ; elles doivent toujours arriver à leurs fins et à bon port, réussir en tout ce qu'elles peuvent entreprendre. C'est pour cette raison qu'elle s'assemble avec la perle <1harenatsymaty#+harena tsy maty> ~ Tafita, « qui a passé l'eau, qui est passé au-delà », sert parfois de nom à la perle « pleine lune », fenomanana, mais la vraie tafita n'est jamais appelée fenomanana. Très belle perle cylindrique allongée ou oblongue, en pâte de verre translucide d'un bleu profond, elle est ornée à ses deux extrémités de bandes dorées autour des trous d'enfilage ; entre les deux se déroule un décor à feuillages stylisés, blancs et bleutés portant des fleurs roses en relief. Aux deux exemplaires répondant à cette description, la collection ajoute un gros fragment de tafita ancienne, cassée vers le milieu. En pâte de verre opaque, avec marques d'usure, cette demi-perle présente un décor de volutes émaillées à la poudre d'or, entre lesquelles sont finement dessinées des fleurs à pétales stylisés blancs et roses à coeur vert. Seul Pagès signale la tafita : « perle blanche », dit-il, « de forme oblongue, sur laquelle sont inscrits en forme de spires deux traits dont l'un est de couleur rose et l'autre en forme de torsade de couleur blanche et bleue. |
tahonanganala | 50 perle (sorte de) ~ longue perle bleuâtre ~ Perle longue d'un bleu foncé à laquelle celle appelée "Vakantany" est opposée. Elle est placée sous l'influence de la lune d'Adijady ou dixième mois de l'année. Ceux des indigènes nés sous son influence ne peuvent élever que du bétail de couleur brun-rouge, les volailles doivent être noires avec les plumes du cou jaunes. Ils ne sont pas causeurs et la solitude leur plait. Ils sont considérés comme ayant le cerveau mal équilibré. Les effets d'habillements doivent être de couleur bleue ou de toute autre couleur, mais possédant du bleu. Cette perle est portée en forme de collier ou de bracelet attachée avec de la soie non coloriée. ~ Avec la perle tahonanganala ou tahomanganala, « tige bleue de la forêt », apparaît une forme végétale : ce sont en effet des perles en forme de « petits bouts de tiges de plantes ». Les quatre exemplaires de la collection sont de longueurs diverses, mais tous cylindriques, rectilignes, à section droite ou oblique. En pâte de verre opaque, leur caractéristique semble être leur partie intérieure blanche, ornée tout autour des trous d'enfilage, de traits rouges et de dentelures. La surface a été enduite d'un émail uni bleu outremer, vert ou noir. Sur deux des perles, une verte et une bleue, apparaissent des raies longitudinales ton sur ton, sous l'émail. Or, ce détail évoque une particularité des perles anciennes de Vohémar dites « cubiques à émail bleu » : quand leur couverte d'émail se trouvait désagrégée, des stries longitudinales apparaissaient en creux. Il semble bien que la technique des « tiges bleues de la forêt » trouvées aujourd'hui soit ancienne, malgré l'aspect neuf de leurs coloris. |
tohy vandana | 51 perle (une) ~ perles blanches enfilées alternativement avec des perles noires |
tongahasina | 52 perle (espèce de) ~ Perle de couleur bleu clair et vert de forme bien faite, portant au milieu de sa périphérie un cercle, duquel partent. vers ses pôles, des rainures. Elle est dénommée "Tongahasina", parce que les indigènes la tenaient pour l'égale du souverain et, devenus de ce fait ses vassaux. Comme le suzerain doit aide et protection à des vassa~Xr ils croient que cette perle a une influence considérable sur le destin de l'individu. En effet, les enfants nés dans le mois d'Adizaoza, ou mois trembleur, parce que le destin donne par ce mois n'est pas rep~te des plus fameux, portent cette perle et la gardent jusqu'a leur mort. Arrivés à l'âge adulte, ils ne la portent plus ostensiblement; les hommes la conservent dans leur sachet à argent. Cette perle, comme il est dit plus haut, est censée changer le destin de l'individu né sous son influence : "de douteux qu'il est de par l'époque de sa naissance, le rendre meilleur". ~ La perle nommée tongahasina est représentée par six exemplaires. C'est l'une des perles les plus importantes par sa valeur magique. Son nom même signifie « parvenu au hasina », c'est-à-dire à la vertu des êtres doués d'une puissance surnaturelle. Cette perle a la particularité de présenter des côtes comme une citrouille ou un melon, plus ou moins accentuées, en nombre variable. Or le mot hasina, outre son sens de vertu, d'efficacité magique, possède aussi celui de « quartiers d'un fruit, orange ou citron », et la forme de la tongahasina paraît matérialiser cette acception. Renel signale qu'il en existe deux sortes : les tavoahangy en verre de bouteille, transparentes, vert foncé, côtelées, et les bakoly, en faïence opaque, à côtes grossières, de deux couleurs. Notre collection offre en effet deux types, mais en verre l'un et l'autre : verre de bouteille transparent, et pâte de verre opaque. Les couleurs sont le bleu outremer, le vert, le mordoré, le blanc uni ou le blanc avec une zone jaune pâle, pour les perles transparentes ; l'émail noir orné d'un « ruban » blanc transversal et l'émail jaune d'or uni, pour les perles en pâte çpaque. Ce qui reste essentiel pour caractériser la tongahasina, c'est qu'elle présente des côtes qui la partagent en autant de quartiers. Pagès qui la décrit d'une manière assez obscure, parle « d'un cercle duquel partent vers ses pôles des rainures ». « Elle est dénommée tongahasina », ajoute-t-il, « parce que les indigènes la tenaient pour l'égale du souverain, et que, la possédant, ils devenaient de ce fait ses vassaux. Comme le suzerain doit aide et protection à ses vassaux, ils croient que cette perle a une influence considérable sur le destin de l'individu. En effet, les enfants nés dans le mois d'Adizaoza ou « mois trembleur » parce que le destin donné par ce mois n'est pas réputé fameux, portent cette perle et la gardent jusqu'à la mort... Cette perle est censée changer le destin de l'individu... et le rendre meilleur ». Chose très intéressante, l'identification faite par Pagès de la tongahasina avec le souverain, et le fait que ses détenteurs se sentaient alors vassaux du roi, rendent compte d'un troisième sens du mot hasina, celui de « tribut offert en hommage au souverain ». Par le hasina, piastres d'argent ou morceaux de piastres d'argent, le peuple reconnaissait le pouvoir du monarque sur lui et témoignait de sa propre vassalité : c'était l'affirmation du contrat entre le roi et son peuple, c'était aussi le renouvellement et le renforcement de cet accord, consacré en maintes occasions. Aujourd'hui, il n'est pas rare de trouver une ou plusieurs de ces perles déposées en offrandes sur une pierre sacrée. On la place alors à l'intérieur d'un cercle tracé à la terre blanche, la taniravo ou « terre joyeuse ». Une seule suffit à donner au charme une très grande efficacité. Quand elle n'est ni déposée en offrande ni placée dans un ody, les hommes la conservent dans leur sachet à argent. |
tongarivo | 53 perle (sorte de) ~ nom d’une perle de couleurs variées ~ Deux perles de cette categorie. L'une est difforme de couleur noire portant tout autour d'elle et dans·le sens de la longueur de nombreuses raies blanches. L'autre beaucoup plus petite, de couleur bleu outremer et de forme ronde, porte aussi des raies blanches longitudinales. Ces perles sont censées posséder la propriété de faire arriver tout objet jusqu'à mille , suivant le souhait souvent exprimé par les indigènes: "Ho tonga arivo anie ! Andriamanitra, Andriananahary", c'est~a-dire : "Ô Dieu bon! Dieu cre4~eur fais que ceci, objets, piastres, boeufs etc... puisse atteindre le mille". Ce souhait ou désir est souvent exprimé à ceuxqui font un commerce quelconque par leur famille ou proches, concernant l'avoir ou le pécule qu'ils emportent pour a11er commercer au loin. Supposons cent piastres, qu'elles puissent arriver au nombre de mille de la dénomination de "Tongarivo" atteindre le mille. ~ Les petites perles dites tongarivo, « qui arrive à mille », sont des perles de richesse. Très communes, elles se présentent généralement enfilées sur des brins de raphia. Cylindriques, courtes, variant d'une forme quasi annulaire à une forme tubulaire, elles sont irrégulières, à sections rarement droites, parfois renflées en leur partie médiane. La pâte de verre opaque offre des couleurs diverses, la caractéristique immuable étant le décor à rayures blanches longitudinales sur fond uni. Notre collection comprend :° un enfilage de 6 tongarivo rouges;° 8 tongarivo de grosseurs et couleurs différentes : noir, orange, vert, rouge clair, toutes à raies blanches plus ou moins larges et espacées. L'appellation de tongarivo évoque la prospérité, la fécondité. Arivo, qui signifie « mille », est aussi une sorte de superlatif, l'indice du maximum, et se retrouve dans quantité de noms de lieux de Madagascar. Tongarivo veut donc dire « parvenu à la plénitude ». Pagès distingue deux types de ces perles : « L'une est difforme, écrit-il, de couleur noire, portant tout autour d'elle et dans le sens de la longueur de nombreuses raies blanches. L'autre, beaucoup plus petite, de couleur bleu outremer et de forme ronde, porte aussi des raies blanches longitudinales ». Renel la décrit de son côté comme « bleue à raies blanches verticales ». Il semble donc que les couleurs se soient diversifiées, les raies blanches ayant seules une valeur significative. |
tain-jaza | 54 perle (sorte de) ~ perle jaune ~ Sorte de perle jaune |
tananorana | 55 perle (sorte de) ~ Sur la « pince d'écrevisse », tananorana, perle tubulaire verte, on a peu de précisions. Le spécimen recueilli paraît ancien. Légèrement courbe, il est en pâte de verre non translucide, à surface partiellement écaillée, d'un vert glauque. Peut-être faut-il rapprocher cette perle d'une perle vert opaque, désignée par Renel sous le nom de <1aferomborona#+aferomborona> « fiel d'oiseau » ? Mais aucun détail ne vient à l'appui de cette comparaison. La « pince d'écrevisse » porte chance tout comme les pinces à épiler en fer blanc que l'on vend couramment au marché. Comme elles, la perle peut agripper le bonheur qui passe. |
tanterakala | 56 perle (sorte de) ~ Perle de couleur noire et blanche, de forme ronde unie portant des déclivités dans le sens de sa longueur. L'indigène affublé de cette perle se croit invincible. II croit que tous ses désirs seront exaucés, que tout ce qu'il fera ou entreprennra, lui réussira à son gré, et ce de n'importe quel coin de l'horizon où il se dirige. De là son appellation de "Tanterakala", sortir d'un mauvais pas, la forêt étant toujours un mauvais endroit à franchir, arriver à ses fins etc... II croit aussi que d'après les vertus qU'elle lui octroye, aucun malheur ne peut lui arriver. |
tratramborona | 57 perle |
tratramborondreo | 58 perle (sorte de) ~ Cinq exemplaires représentent le type de perle nommé tratramborondreo, « poitrine d'oiseau vorondreo », parfois appelé aussi tratramborona, « poitrine d'oiseau ». Quatre sont en forme de noyau de datte, une seule est ronde, légèrement allongée aux extrémités. Le verre est opaque ou translucide, le fond uni bleu turquoise, vert d'eau, bleu outremer, groseille. Quant au décor, il est caractérisé par une stylisation de feuillage formant des ondes disposées de part et d'autre de lignes horizontales, blanches à trait rouge ou à trait bleu. II semble que la tratramborondreo actuelle reproduise un ancien modèle de Venise. On trouve parfois au zoma des fragments de ces perles, ébréchés et ternis, où se lit encore un décor d'ondes à émail d'or. Les « poitrines d'oiseau » modernes, fréquemment vendues en enfilages, passent pour des perles d'alliance et d'amour. |
tsilaiby | 59 perle (sorte de) ~ nom d'une perle oblongue ~ C'est aussi le rôle de la perle tsilaiby, « non penetrable par le fer », appelée tsilaimby et tsiribihy par Pagès. Notre collection comprend trois exemplaires de ce type : une perle ancienne, en cornaline, en forme de fuseau renflé, taillé à huit facettes longitudinales ; une imitation de celle-ci en une sorte de galalite rouge transparente, taillée à six facettes ; enfin une imitation en pâte de verre à émail noir, taillée à huit facettes. Toutes trois ont la forme en fuseau, caractéristique de la perle tsilaiby qui paraît être l'aspect actuel des cornalines du moyen âge. Renel décrit la tsilaiby comme « un ornement en forme de cigare, de coupe polygonale, percé dans sa longueur, imitant l'agate, rougeâtre, de dimensions variables ». Pagès fait une distinction entre la tsilaimby et la tsiribihy bien que, nous le verrons, il leur attribue la même signification. La tsilaimby, écrit-il, « est la plus jolie... elle est très rare. Sa forme est ovoïde, de couleur rouge sang. Presque aux deux bouts se trouve une bordure dorée ; elle est ceinturée en son milieu de roses et de petites perles vertes... ». Quant à la tsiribihy c'est « une perle très longue et oblongue, de couleur brun foncé ». |
tsilaimby | 60 perle (sorte de) ~ Cette perle est, à mon avis, la plus jolie de la collection. Elle est très rare. Sa forme est ovoïde, de couleur rouge sang. Presqu'aux deux bouts se trouve une bordure dorée; elle est ceinturée en son milieu de roses et de petites perles vertes façon émeraudes. Comme son nom l'indique "inattaquable par Le fer", les indigènes la considèrent, même actuellement, comme le meilleur préservatif contre les balles dans un combat. Ces temps derniers, elle a été beaucoup démandée par les tirailleurs engagés pour la durée de la guerre et envoyés en France, comme "ody basy". Des prix très élevés ant été offerts ; mais comme je le dis plus haut, elle est fort rare, presque introuvable. ce ne sont pas ces perles qui préserveront nos braves tirailleurs des balles ou des éclats d'obus qu'ils auront à affronter dans les futurs combats auxquels ils prendront part en Europe. Mais ils croient en leurs amulettes et la foi qu'ils ont en elles aidant, peut les changer en héros. C'est ce que je leur souhaite du plus profond de mon coeur, (1). La perle "Tsilaimby" peut être portée par tout individu qui est soldat. L'influence de la perle sous laquelle il a été placé à sa naissance ne peut en rien lui être contraire ou néfaste. Tsilaimby se porte avec les perles Fenomanana et Vakantany les mêmes prescriptions qu'à cette dernière sont applicables aux deux premières. En tant que "ody basy", Tsilaimby se porte avec Tsiribihy et Vodilanitra. (1) Ceci était déja écrit, lorque le Journal la Tribune du 24/7/191; reproduisit l'Ordre aux Troupes de la 3ème Division Coloniale du Général Puyperoux, à l'occasion des combats des 5, 6, 7, 8 mai 1917, auxquels nos braves tirail1eurs malgaches avaient pris une part éclatante. |
tsilaitra | 61 perle (sorte de) ~ La perle tsilaitra, « impénétrable », est parfois appelée <1ampamelona#+ampamelona> . C'est une petite perle arrondie, creusée de chaque côté d'une profonde encoche, où s'ouvre le trou d'enfilage. La collection offre cinq exemplaires en verre émaillé uni. Les couleurs sont bleu outremer, blanc, rouge foncé, vert amande, vert plus soutenu. D'importation européenne, la tsilaitra est fréquente au marché de Tananarive et se présente seule ou en enfilages d'une même couleur. Pas d'indications dans les textes à son sujet : c'est une perle de facture moderne adoptée probablement par les Malgaches comme substitut du végétal <1tsilaitra#mg.n> |
tsileomparimbona | 62 perle (sorte de) ~ Très jolie perle ronde de couleur grenat parsemee de points. Ceux nés pendant la lune d'Adimizana ou septième mois, peuvent seuls se parer de la perle "Tsileomparimbona". Elle est portée comme toutes les autres perles, soit en collier, soit sous forme de bracelet attaché avec des fils de soie de couleur rouge sang. Les personnes se trouvant sous son influence ne peuvent posséder que les animaux ayant une robe blanche et rouge ou un plumage pareil ou à peu près. En se couchant , elles doivent mettre ces perles sous leur traversin ou oreiller. Elles ne peuvent conserver par devers elles ou à leur domicile les petites balances malgaches, ni se ceindre les reins avec un pagne de soie de couleur rouge. II leur est, aussi défendu, si elles possèdent une hache, de la prêter à d'autres pensonnes. Les injures ou maléfices proférés contre elles ne peuvent les atteindre et leur portent au contraire bonheur. La lune d'Alahamady leur est contraire. Tous ceux qui voudraient se parer des perles destinées à ce mois verraient le malheur fondre sur eux. Les effets dont elles peuvent se vêtir doivent être de couleur variées notamment rayés blanc et rouge.' Les individus nés sous l'influence d'Adimizana. appelé aussi "Alakaforo" peuvent comp ~ La perle tsileomparimbona signifie « qui n'est pas vaincu par plusieurs ennemis rassemblés ». Renel la dit ronde ou ovale, mais elle est le plus souvent ronde. En verre opaque ou légèrement translucide, elle présente un fond de couleurs variées, mais toujours un décor à pastilles, parfois en relief. La collection comprend onze de ces perles : une rouge-grenat à pois blancs, une noire à pois blanc-bleuté, une bleu indigo à pois jaunes et bruns, une double composée de deux sphères soudées ensemble bleu indigo à pois jaunes et bruns, une orange clair à pois blancs, deux noires à pois verts (dont une de forme ovoïde), une rouge à pois gris-jaune, une noire à pois orange très en relief, enfin une rouge clair à pois blancs. On voit que quelles que soient ses couleurs, la tsileomparimbona est caractérisée par les pois ou pastilles parsemés sur toute sa surface, en relief ou non, plus ou moins réguliers, et dont la couleur généralement blanche ou claire tranche sur celle du fond. |
tsileondoza | 63 perle (sorte de) ~ nom d'une perle rougeâtre; agate ~ Trois variétés de perles portent le nom ci-dessus. L'une ronde de couleur saumon qui paraît être en agathe. La deuxième en forme d'olive de couleur rouge de Venise. La troisième de forme oblongue allongée et a facettes de couleur saumon foncé. La perle dénommée "Sahamalma" ne peut être mise avec le "Tsy leon-doza". "Tsy leon-doza" a été pLacée sous l'influence de la lune d'Alakaosy ou lune forte· Au temps du Gouvernement Malgache, ceux qui avaient le malheur de naître sous son influence, étaient tués aussitôt leur naissance, car on les considéraient comme étant doués d'une grande puissance occulte. Ceux nés de parents dont la foi en cette perle n'était plus bien grande, étaient sauvés de la mort par un généreux mensonge de leur part, pour cacher l'heure et le jour de leur arrivée en ce monde. On leur faisait aussi supporter une épreuve très dure qui consistait le plus souvent à placer le nouveau-né sur le parcours que devait suivre un troupeau de boeuf et si l'enfant n'était pas piétiné, sortait victorieux de l'épreuve, on l'affublait de la perle objet du présent. Devenus grands, ils ne peuvent élever que du bétail de couleur brune, des oies ayant le bec noir et des volailles ayant les plumes du cou brunes. Leurs effets doivent être de couleur jaune fané. Ils ne peuvent rester dans la maison d'un malade alors même qu'il sa trouve dans sa propre demeure, car ils pourraient porter malheur au patient. Ils doivent s'établir dans une autre maison en attendant la guérison. Pour attenuer leur puissance occulte, et la rendre moins funeste, on leur coupait la premiere phalange du petit doigt de la main ainsi que du pied gauche. Ils portent en outre les mêmes noms que ceux nés en Asorotany. En résumé, tous ceux nés sous l' influence néfaste de cette perle ne sont pas bien considérés. Seul Rainilaiarivony, ex-premier ministre et amant de la reine Ranavalona III, né en Alakaosy et auquel l'amputation de la 1ere phalange de l'auriculaire de la main gauche avait été opérée, atteignit les honneurs les plus élevés ; l'ablation ayant contrecarré le mauvais destin sous lequel il était née. Mais cela ne l'empêcha pas d'aller finir sa triste vie en exil, pour le plus grand bien des populations de l'île, quoique, en somme, il ne fut pas un mauvais homme, dans le fond. ~ La perle tsileondoza « non vaincue par le malheur » est certainement la plus facile à acquérir au marché, et aussi celle qui donne lieu au plus grand nombre d'imitations modernes, puisque certains spécimens actuels sont fabriqués en matière plastique. Six exemplaires de la collection représentent Je type sphérique ou subsphérique, les trois autres illustrent le type tubulaire dit tsileondoza lava ou tsileondoza longue. Toutes sont rouges, variant du brun-rouge foncé au rouge clair, translucides ou opaques, à surfaces unies très brillantes, de formes régulières. A l'exception de deux des perles tubulaires plus anciennes et caractérisées par une partie interne en pâte opaque blanche, toutes sont modernes et importées d'Europe avec les modèles internationaux de la bijouterie de fantaisie. Mais la tradition des Tantara fait remonter fort loin l'existence des tsileondoza, puiqu'elle les associe au sikidy en main en tant que « perles rouges pour n'être pas vaincu par la calamité ». |
tsiambandrafy | 64 perle (sorte de) ~ Cette catégorie possède deux variétés de perles. L'une de couleur grenat foncé et de forme oblongue porte une espece de plante à feuilles" longues bleues et blanches dont une partie est renversée. L'autre, de même couleur, même forme, mais un peu plus longue, porte, incrustée sur sa périphérie en forme de spires une corde blanche et bleue en verre. Ces perles sont surtout portées par les femmes - les indigènes mâles aimant la bigamie - les rivales ne veulent nullement se trouver ni être dans une condition différente entre elles, 1° en ce qui concernait le mari, 2° pour les biens appartenant à la communauté. Les Souveraines ne pouvaient se parer de ces perles, attendu qu'elles ne pouvaient être ni bigames ni polygames. "Vakimiarina" et "Tsiambandrafy" sont les satellites de la perle "Sarihangy". "Tsiambandrafy" pouvait être portée par toutes les femmes dont les maris étaient bigames ou polygames, sans qu'elles aient à se preoccuper de l'influence de la perle affectée au mois de leur naissance. |
tsiambanindahy | 65 perle (sorte de) ~ On constate d'autre part qu'une variante a pris naissance : la tsiambanindahy, formule masculine de la précédente, est une perle moderne importée d'Italie que l'on trouve couramment dans l'actuelle bijouterie de fantaisie. En forme d'olive, parfois très petite, elle est de couleurs variées, ornée de marbrures ou rubannée comme les billes de verre. La collection en compte cinq exemplaires. « Non supplanté par ses rivaux », tel est le nom de cette perle à l'usage exclusif des hommes qui désirent obtenir l'amour d'une femme. |
tsiambanindrafy | 66 perle (sorte de) ~ Cette catégorie possède deux variétés de perles. L'une de couleur grenat foncé et de forme oblongue porte une espece de plante à feuilles" longues bleues et blanches dont une partie est renversée. L'autre, de même couleur, même forme, mais un peu plus longue, porte, incrustée sur sa périphérie en forme de spires une corde blanche et bleue en verre. Ces perles sont surtout portées par les femmes - les indigènes mâles aimant la bigamie - les rivales ne veulent nullement se trouver ni être dans une condition différente entre elles, 1° en ce qui concernait le mari, 2° pour les biens appartenant à la communauté. Les Souveraines ne pouvaient se parer de ces perles, attendu qu'elles ne pouvaient être ni bigames ni polygames. "Vakimiarina" et "Tsiambandrafy" sont les satellites de la perle "Sarihangy". "Tsiambandrafy" pouvait être portée par toutes les femmes dont les maris étaient bigames ou polygames, sans qu'elles aient à se preoccuper de l'influence de la perle affectée au mois de leur naissance. ~ La perle tsiambanindrafy est appelée parfois tsiambandrafy ; la signification de ces noms est « qui n'est pas rabaissé par ses adversaires ». Plus exactement, le mot rafy, à la fin du composé, désigne, outre les ennemis et adversaires en général, « les diverses femmes d'un même mari dans la polygamie, les rivales », si bien que tsiambanindrafy peut se traduire à juste titre l'utilisation magique de la perle le montrera par : « qui n'est pas supplantée par ses rivales. » II est difficile aujourd'hui de découvrir ce type de perle sous la forme décrite par Renel et Pagès. Ce dernier semble l'avoir confondue avec la tratramborondreo « poitrine d'oiseau », en la donnant pour oblongue, de couleur grenat foncé, ornée d'une sorte de plante à feuilles longues. En réalité, celle qu'on trouve actuellement est en forme de noyau de datte ou de tonnelet allongé, à fond noir uni, ornée d'une bande enroulée en spirale. La collection en compte cinq exemplaires différents : à spirale rose, blanche et bleue, à spirale blanche en relief, à spirale rouge, blanche et verte, à ruban doré, enfin à trois anneaux, un doré au centre et deux rouges et blancs à chaque extrémité. Une seule de ces perles a une forme particulière en paraléllépipède. Les caractéristiques de la tsiambanindrafy sont malaisées à définir. En effet, la spirale de couleur ou l'anneau doré se retrouvent ailleurs, la forme oblongue aussi. |
tsiambohibatana | 67 perle (sorte de) ~ nom d’une perle bleue oblongue |
tsimarofy | 68 perle (sorte de) ~ Petite perle ronde de couleur jaune soufre. D'après les précédents chapitres concernant le dixième mois, on a vu que ceux nés sous son influence ne sont nullement considérés et sujets aux railleries, par conséquent portent en eux la source de tous les maux ou malheurs que le destin leur a octroyé à leur naissance. Or, pour les empêcher d'être accables par le malheur, ou les maux, on les pare de cette perle qui possède le don de terrasser tous les maux. De là son appelation de "Tsimarofy" qui se trouve être un souhait de ne jamais être malade et de ce fait atteindre une heureuse vieillesse. Pour les perles placées sous son influence de la lune d'Adijady, les défenses sont les mêmes que celles décrites pour la perle "Tahananganala". ~ Une seule perle tsimarofy », qui n'est pas malade », figure dans notre collection : ronde, en pâte non translucide, à surface grenue jaune et rouge sur fond noir. C'est l'exemplaire le plus commun, l'autre ne présentant qu'une différence de coloris, à granulations beiges ou brimes sur fond noir. |
tsimatinarivolahy | 69 perle (sorte de) ~ Autre perle d'abondance, la tsimatinarivolahy porte comme nom une partie de la devise de Tananarive que l'on traduit généralement par « mille hommes ne meurent pas en un jour », faisant allusion pour expliquer cet adage obscur à des combats historiques ou pseudo-historiques. En réalité, tsimatinarivolahy semble signifier, dans un tout autre ordre d'idées, une sorte de superlatif : « que vivent des mâles en abondance », qu'il y ait pléthore de force et de vitalité. Deux spécimens montrent ici le curieux aspect de cette perle exceptionnelle : l'un en forme de toupie, l'autre en forme de tonnelet, toutes deux ornées de cannelures de part et d'autre d'un gros bourrelet médian, garni de grains blancs très en relief. La pâte de verre est opaque, de couleur marron, à surface brillante. Aucun renseignement particulier n'est donné sur cette perle par Renel ou Pagès qui ne la citent pas, mais les marchands du zoma, où elle est relativement fréquente, la donnent pour un porte-chance privilégié. |
tsy mandry lalana | 70 perle (sorte de) ~ Perle en corail très grosse, comme l'indique son appelation ; son détenteur ne pouvait la faire rester en route. II fallait qu'elle rentrat tous les soirs au domicile de son propriétaire avec lui, qui en l'espèce, était le souverain ou les Andriana des castes élevées, qui seuls pouvaient la détenir. Actuellement, cette perle est introuvable nous ne la mentionnons que pour méoire. Les mêmes dispositions que pour "Vohangy" étaient applicables à "Tsy mandry lalana". |
tsiribihy | 71 perle (sorte de) ~ Perle très longue et oblongue, de couleur brun foncé. Elle est aussi piacée sous l'influence d'Alahamady. Elle ne pouvait appartenir qu'au souverain. Elle est avec "tsy mandry lalana" le satellite de "vohartgy". Des peines sévères avaient été édictées contre ceur, autres que les Zanak'Andriana et les Zazamarolahy, nobles des deux premières castes, qui auraient été trouvés ou dénoncés comrne la possédant. Les souverains se servaient de cette perle pour confectionner une amu1ette qui devait, d'après la croyance, les préserver des balles et des coups de sagaie, dans les combats. Leur dieu lare, en l'espèce l'amulette dénommée "Manjaka tsy roa" en était affublé. Les idoles Rafantaka, Ramahavaly et Rakelimalaza en étaient aussi parées. Les tirailleurs malgaches, engagés pour la durée de la guerre en ont beaucoup acheté pour faire, à l'instar de leurs anciens rois, des "ody basy" , ou amulettes, qui, d' après eux, doivent les préserver aussi des balles et des éclats d'obus dans les futurs combats auxquels ils prendront part en Europe. |
tsiatosidahy | 72 perle (sorte de) ~ Perle de couleur noire en forme d'olive sur laquelle des traits en forme de spirale de couleur bleue et blanche sont inscrits. Tout indigène pouvant s'affubler de cette perle, croit que personne en ce bas monde ne peut le faire rétrograder de la place que sa naissance a pu lui garantir ou qu'il a su gagner. C'est à dire s'il est riche devenir pauvre ; s'il possède une situation enviée la rabaisser ou lui faire dégringoler les échelons de l'échelle sociale qu'il avait pu gravir par son savoir ou sa fortune. |
tsitiamivonto | 73 perle (sorte de) ~ Peut-être faut-il les rapprocher des perles tsitiamivonto qui figurent dans la collection de l'Institut de Recherches Scientifiques de Tananarive, comme elles très petites et en forme de graines, mais de couleur différente, ou bien s'agit-il de la plante nommée tsitiamoty |
tsitiamoty | 74 perle (une sorte de) |
vodilanitra | 75 perle (sorte de) ~ Jolies perles rondes de couleur bleu de prusse clair et foncé. Elle ne possède aucun po~voir, son rôle est tout à fait passif et ne sert qu'a démontrer que son propriétaire est "madio", c'est à dire réhabilitée En effet, le fait de la possession de la perle "Manavodrero" le débiteur qui a pu s'acquitter vis à vis de ses créanciers des sommes par lui dûes, il peut alors dire qu'il est "madio" c'est a dire qu'il est réhabilité et pour temoigner qu'il ne doit plus rien à personne, il se pare alors de la perle "Vodilanitra" ronde. ~ Cette perle est longue avec les deux bouts de forme carrée et le milieu en torsade. Sa couleur est bleu horizon foncé. Elle est détenue par les indigènes qui s'en vont au loin pour commercer. Ils croient qu'elle protège contre toute attaque de brigands pendant le voyage d'aller et retour, qU'elle empêche en outre tout vol ou déprédation contre leur avoir ou marchandises leur appartenant. Elle sert aussi d'amulette "ody basy". Ces temps derniers, à l'égal des perles "Tsiribihy" et "Tsilaimbihy" avec lesquelles elle s'associe pour la composition de cette amulette, elle a été aussi très demandée par les indigènes engagés en qualité de tirailleurs pour la durée de la guerre et envoyés en France. |
voahanginandriana | 76 perle ~ perles en corail rouge |
voahangindrano | 77 perle (sorte de) ~ Très jolie perle de forme cylindrique renflée au milieu dans le genre d'un tonnelet ; elle est rouge, a une grande ressemblance avec le corail. Est assez rare. Cette perle est destinée à être donnée à toute femme mettant au monde en Adalo, ou onzième mois de l'année, un enfant du sexe féminin. I1 est dans la croyance populaire que toute jeune femme accouchant de son premier enfant dans le courant de ce mois est destinée à une grande fécondité et qu'elle aura, par conséquent une nombreuse progéniture. ~ Parmi les imitations de corail que compte la collection figure une perle voahangindrano ou «corail d'eau», «très jolie perle de forme cylindrique renflée au milieu, dans le genre d'un tonnelet. Elle est rouge, a une grande ressemblance avec le corail, et est assez rare ». Notre exemplaire est d'un rouge très clair presque rose, à surface lisse et sections rectilignes, en pâte artificielle très légère. |
voahangy | 78 perle (sorte de) ~ ce mot désignait à l'origine le Corail rouge et a été donné, par extension, aux perles de couleur rouge ou orangé ~ Voahangy est le nom des perles de corail en général, petits morceaux de corail rouge, en bâtonnets ou cylindres comme ceux qui ont été trouvés à Vohémar. Il est très rare d'en découvrir aujourd'hui au marché, où sont plutôt vendues des imitations de corail ou sarihangy. Cinq perles de corail figurent dans notre collection : un cylindre allongé, un bâtonnet irrégulier, percé dans son plus petit axe, un tonnelet renflé et deux petites sphères. Le corail est ici rose pâle, rose plus foncé ou rose nuancé de blanc. Mais c'est le corail rouge qui jadis était considéré comme un talisman royal, de grande vertu magique. En effet, « les nobles et les riches pouvaient seuls posséder des perles de corail. L'idole Rakelimalaza et les autres idoles officielles en possédaient aussi... |
vakamaivana | 79 perle (sorte de) ~ graines rouges, perles rouges ~ (de <1vakana#+vakana> : perles, grains de collier ; et <1maivana#+maivana> : léger ; qui ne prête pas à conséquence). Nom des graines décoratives employées à faire des colliers à bon marché ; comme <1vakana#+vakana>. |
vakambazimba | 80 perle (sorte de) |
vakambony | 81 perle (sorte de) ~ Perle de forme cylindrique aplatie, de couleur noire, portant inscrits sur sa longueur plusieurs traits blancs. Cette perle est remise à ceux nés dans le mois d'Adijady ou dixième mois considéré, comme il est dit plus haut, comme mois de peu de valeur, afin qu'ils ne deviennent pas pendant le cours de leur vie inférieurs à ceux dont le destin les a fait naître en des mois plus propices au bonheur, ainsi qu'à la fortune. Donc cette perle est considérée par les indigènes comme une véritable panacée pour redresser le destin de ceux nés sous l'influence de la lune d'Adijady. En outre,les personnes nées sous son influence sont peu considérées et exposées aux railleries des autres. |
vakamiarina | 82 perle (sorte de) ~ perles en verre ou en pierres transparentes, comme l'agate ~ Cette perle est représentée par quatre spécimens, deux de chaque forme, mais pas de même couleur. L' une est de couleur blanche bigarrée de bleu clair. L'autre de couleur vert clair, deux en forme d'anneau vert clair et jaune sale. Tous les quatre s'associent avec la perle dénommée "Sarihangy". Son influence était censée compléter celle possédée par "Sarihangy" dans la formation du collier ou bracelet. Elle est ainsi dénommée parce que, à l'encontre de toutes les autres, elle ne peut se tenir droite, mais couchée (sur le côté). Chacun est libre de prendre la forme et la teinte de la couleur qu'il préfère. ~ ... des perles vakamiarina pour que vous soyez debout avec la fortune et la vie... Et pour votre sikidy, rapporte un vieux devin, ayez recours à des vakamiarina, perles qu'on porte dans la main... |
vakamifidiandriana | 83 perle (sorte de) ~ grosse perle qui était pour le roi |
vakampotsy | 84 perle (sorte de) ~ petites perles blanches ~ Cette perle, comme son nom l'indique, est blanche. Elle est placée et conservée dans le sachet à argent, que tout indigène porté: sur lui. Elle a pour but d'empêcher tout gaspillage d'argent et surtout de le faire fructifier. Elle empêche aussi, d'après la croyance populaire, son possesseur d'être infirme. Cette perle est surtout employée dans la confection des ornements tissés aux deux bouts des lambas mortuaires. |
vakana | 85 perle (une) ~ perles; grains de collier, de bracelet ~ perle, grain de collier, etc ~ (toute l'île). Perles, grains de colliers ou de chapelets. Par extension, les graines rouges, rouges et noires, ou blanches, etc. employées à faire des colliers à bon marché. Pour les distinguer des perles importées, on les appelle vaka-maivana (de <1maivana#+maivana> : léger à bon marché). Ce sont souvent celles de Coix lacryma-jobi, Voir <1vakamaniry#+vakamaniry>, d' Abrus precatorius L. Voir <1masonamboatora#+masonamboatora> ; d' Adenanthera pavonina, etc. |
vakandosy | 86 perle (sorte de) ~ grosses perles blanches, tachetées de vert ou de noir |
vakandranolalina | 87 perle (espèce de) ~ perles bleuâtres et transparentes |
vakanjirika | 88 perle (sorte de) ~ diverses perles qu'on mêle et qu'on vend ensemble |
vakankaranana | 89 perle (sorte de) ~ perle semblable au <1vakantsilaiby#+vakantsilaiby>, mais plus petite |
vakantainjaza | 90 perle (sorte de) ~ perles d'un jaune sale |
vakantany | 91 perle (sorte de) ~ espèce de perle de peu de valeur ~ Perle difforme, pas jolie, fabriquée avec du verre de bouteille sur laquelle une couche assez épaisse d'une composition couleur marron un peu plus clair, a été placée. Tous ceux nés pendant le mois d'Adijady ne pe~vent posséder cette perle sous peine des plus graves malheurs. Ceux nés en Asorotany, ou quatrième mds de l'année peuvent seuls la détenir. Cette perle a, comme le mois d'Asorotany, une puissance occulte énorme auprès des indigènes. En effet, les enfants nés pendant ce mois, et par consequent placés sous l' influence du "Vakan-tany", sont considérés comme des êtres doués d'une très grande puissance occulte et portent malheur à leurs parents. Pas autant toutefois que ceux nés en "Alakaosy". Actuellement tous ceux qui se trouvent sous son influence sont facilement reconnaissables rien qu'à l'appel de leur nom. On les appelle en effet : Tsimanosika, Tsimaniho, Malemisaka, Razanakolona etc.. aussi est-ce à ce titre de punition qu'on les oblige à porter ces noms peu considérés, qui inspirent aux autres indigènes ni respect ni estime pour leur personne, alors même qu'ils deviendraient aisés et atteindraient une situation enviée. II est aussi une autre obligation pour eux en vue de conjurer leur destin: c'est de porter continuellement sur leur personne, la perle appelée "Manarimbitana" , dont nous parlerons plus loin. Cette perle se porte soit au cou, soit au poignet. Elle doit être retenue par des fils de soie teintes en jaune foncé, avec du safran ou tamotamo. Ceux qui se trouvent placés sous l'influence de cette perle ne peuvent élever que des volailles noires, dont les plumes du cou doivent être jaunes. Les boeufs ou vaches qu'ils élevent sont de couleur mordorée, tirant sur le noir. Ils ne peuvent conserver chez eux de marmites en terre, on ne peut non plus dire qu'elles leur appartiennent. Dans le temps, ils ne peuvent se draper qu'avec des lambas tissés avec du raphia et du coton , étoffe de peu de valeur appelee "jabo", de cou1eur jaune foncé sale actuellement, les vêtements de couleur "kaki" remplacent avantageusement tous les autres effets. Ils ne peuvent rien entreprendre pendant le mois d'Adijady. Les Mpanjaka (rois ou reines) appelaient les jours de la lune d'Asorotany les jours noirs. Ils n'aimaient pas ce mois, ni ceux nés sous l'influence du "Vakantany", ils n'entrepenaient rien au cours de cette lune, alors même qu'il y aura eu urgence. ~ De l'aspect des vakantany, « perles du pays » ou « perles de la terre », peu de chose à dire : petits cylindres courts à sections droites et larges trous d'enfilage, elles sont d'une couleur unie, marron foncé à surface brillante. On les vend par séries, enfilées sur des brins de raphia : « perles du pays fabriquées localement, et qui sont de peu de valeur». Pagès les décrit comme « difformes, pas jolies, fabriquées avec du verre à bouteille, sur lequel une couche assez épaisse d'une composition couleur marron... a été placée ». Elles sont aujourd'hui importées, de facture mécanique, mais il est probable que leur aspect actuel n'est qu'une modernisation d'une très ancienne perle de terre cuite. |
vakantody | 92 perle (sorte de) ~ espèce de grosses perles noires et blanches ~ Perle de couleur vert d'eau pâle, de forme ronde irréguliere. Comme son nom l'indique, cette perle est censée faire revenir une chose quelconque à son état primitif. Attendu que le mois avec lequel elle marche est considéré par les indigènes comme étant un mois de peu de valeur. En consequence, la personne née sous son influence était considérée de même. La perle doit, par son pouvoir occulte, changer le destin: de mauvais, le faire devenir bon; ou lorsqu'elle a mal tourné, devenue mauvais sujet, faire revenir à son état primitif le possesseur de la perle "Vakan-tany". ~ Continuant cette série du « retour », voici la perle vakantody ou « perle de retour ». Petite perle cylindrique courte» de facture grossière, à section plus ou moins droite, elle se présente rarement isolée, mais plutôt en enfilage sur brins de raphia. La collection en compte vingt et une ainsi enfilées, et d'autre part quatre isolées, beaucoup plus grosses. Toujours à fond noir, la vakantody a pour signe particulier son décor à rayures longitudinales blanches soit larges, soit faites de traits fins accolés beaucoup plus espacées que sur la tongarivo. Renel décrit ainsi les perles du retour : « cylindriques, opaques, renflées, un peu plus grosses que les tongarivo, avec alternance de bandes bleu foncé et blanc bleuté, utilisées dans les ody mahery ou ody de maléfices pour se venger d'un ennemi et faire se retourner contre lui le mal qu'il a essayé de faire ». A côté de cet aspect positif, la perle a parfois une efficacité négative : elle protège contre ceux qui nuisent. Dans ce cas, on l'enterre avec un atody malemy (oeuf mou, sans coquille) |
vakantsilaiby | 93 perle (sorte de) ~ perles rouges, grosses et dures dont se servent les sorciers |
vakantsileondoza | 94 perle (sorte de) ~ perles rouges, grosses et dures dont se servent les sorciers |
velomiriaria | 95 perle (sorte de) ~ La perle velomiriaria porte un bien joli nom : ria redoublé en riaria exprime le ruissellement de l'eau et l'agitation des bêtes dans l'eau. D'après Renel, velomiriaria signifie donc «vivre comme un poisson dans l'eau », « comme un canard qui barbote », ou encore, comme l'insecte du même nom qui s'agite et danse sur l'eau, c'est-à-dire vivre heureux. Les quatre spécimens de la collection sont de grosseur et de couleur différentes, mais présentent toutes le même décor caractéristique : un motif en volute, répété plusieurs fois sur la surface de la perle. Rondes, les velomiriaria sont ici d'un noir brillant, bleu clair, bleu foncé, vert olive ; les motifs en volute sont blancs, gris ou jaunes. Les deux perles bleues, plus petites, sont considérées comme étant des « perles du blocus », utilisées pendant la dernière guerre. Madagascar ne recevant alors rien de l'extérieur, on prit n'importe quelle perle ordinaire pour la transformer en un type connu. |
velomody | 96 perle (sorte de) ~ nom d'une perle verdâtre ~ Cette perle de forme ronde et aplatie est de couleur "vert irlandais clair". Comme son nom l'indique, l'individu né sous son influence et la portant, ne pouvait mourir hors de chez lui. Tombant malade au cours d·un voyage, il ne pouvait, d'après la croyance populaire, expirer en cours de route. II est censé pouvoir revenir à son domicile particulier pour y rendre le dernier soupir. C'est pour cette raison que les indigènes nés pendant les mois d'Adimizana, Adaoro et Alohotsy peuvent seuls s'en parer, son influence n'étant pas contraire à leur destin. ~ Velomody, « retourner vivant » ou « retour vivant » est une petite perle peu décorative, ronde, aplatie aux pôles au point d'être parfois annulaire, et d'une facture grossière. « Cette perle de forme ronde et aplatie est de couleur vert irlandais clair », « c'est une petite perle verte, ronde et transparente en verre, grosse comme un pois, de fabrication indigène ». La collection en compte trois : une bleu foncé, une bleu clair, une verte. Ceux qui partent en voyage la mélangent avec un peu de terre prise au tombeau des ancêtres et mettent le tout dans un petit sac qu'ils suspendent à leur cou. Les soldats la portaient jadis ainsi, les marchands se déplaçant pour rejoindre les marchés de campagne, et les « bourjanes » \ porteurs de fardeaux et de filanzana. Ils espéraient ainsi revenir vivants et la perle velomody était leur ody de voyage par excellence. Non seulement le" voyageur qui la portait pensait être à l'abri des dangers de la route, mais d'une manière plus large, il se sentait dans l'impossibilité de mourir hors de chez lui. « Tombant malade au cours d'un voyage, il ne pouvait d'après la croyance populaire, expirer en cours de route » et était censé pouvoir « revenir à son domicile pour y rendre le dernier soupir ». On sait quelle importance considérable a pour un Malgache le fait de mourir dans son village : il est ainsi enterré dans le tombeau familial collectif, le tombeau d'ancêtres. Ses os seront mêlés à ceux des ancêtres et après la cérémonie du « retournement », il pourra s'intégrer à leur société dans l'autre monde. Mort loin de son pays, au contraire, il risque d'être enterré à jamais provisoirement. Bien pis, il peut être exclu du tombeau d'ancêtres si, en cours de route, il meurt de mort violente, sagayé, brûlé vif, enfoui dans les marais... Avec la velomody, le voyageur part tranquille ; s'il est né au mois d'Adimizana, d'Adaoro ou d'Alohotsy, l'influence de cette perle n'est pas contraire à son destin ». |
velonarivotaona | 97 perle (sorte de) ~ La perle velonarivotaona, « qui vit mille ans », porte le nom d'une plante rampante, probablement utilisée dans la pharmacopée locale. Non signalée par Renel et Pagès, elle se présente actuellement sous une forme cylindrique allongée, à bords arrondis assez irréguliers. Le fond est marron, le décor comporte plusieurs éléments : une spirale jaune qui se déroule autour de la perle, délimite des pastilles blanches et de curieux motifs roses entortillés, émaillés en îelief. Les deux exemplaires de la collection ne diffèrent que par le ton de la spirale jaune d'or sur l'un, jaune-vert sur l'autre et par la facture des motifs. Il s'agit là d'un modèle de Venise, mais cette perle étrangère a reçu le nom d'une plante locale. L'exemple d'adaptation d'un système de correspondances à un autre est ici très frappant. Mais nous n'avons pas de renseignements sur « l'astrologie » de cette perle, considérée aujourd'hui comme une amulette de santé et de longévité. |
vonibe | 98 perle (sorte de) ~ belle et grande perle jaune |
vonibezara | 99 perle (sorte de) ~ perle de couleur jaune, mélangée à d'autres couleurs |
vonifotsy | 100 perle (sorte de) ~ perle d'un jaune clair |
vonikely | 101 perle (sorte de) |
vonimbazaha | 102 perle (sorte de) ~ belle perle |
voniravo | 103 perle (sorte de) ~ Jolie perle ronde de couleur vert d'eau pâle. L'indigène né sous l'influence de la lune d'Alahotsy pouvait se parer de cette perle qui est considérée comme apportant à son détenteur : joie, bonheur, considération et fortune ; un un mot tout ce qui fait le bonheur de l'homme sur cette terre. Attendu que cette perle se trouve juste au milieu du collier lorsque l'on veut les y faire toutes rentrer. Les défenses sont les mêmes que pour "harena tsy maty". ~ La perle voniravo, « jaune et joyeuse », n'est nullement remarquable. C'est une petite boule jaune sans décor. Elle est opaque ou translucide, mate ou brillante. Les quatre spécimens de la collection sont sensiblement du même ton de jaune, plus ou moins clair. Renel ne la cite pas, et Pagès la décrit comme une « jolie perle ronde de couleur vert d'eau pâle », mais il la représente jaune d'or... |
voronosy | 104 perle (sorte de) ~ une perle blanche oblongue ~ Perle en forme d'olive très allongée de couleur blanche sur laquelle est dessinée dans le sens de la longueur, de couleur bleue, une espèce de feuillage. Cette perle est placée sous l'égide de la lune d'Alakaboro, ou huitième mois de l'année. Seuls les indigènes nes pendant ce mois peuvent sten parer. 11 leur est défendu de posséder des animaux qui ne soient pas de couleur blanche et noire. lIs ne peuve:lt se vêtir que d'habits de même couleur. lls ne peuvent pas prendre un balai et balayer. C'est à eux qu'appartient la prérogative lorsque la demande en est formulée par les voisins, de planter la premiere bouture de manioc, patates, saonjo et de toutes autres plantes en général, pour que la récolte soit belle. Lorsqu'ils construisent une maison et que la construction en est terminée, au moment de s'y installer, ils prennent de la terre se trouvant dans le parc à boeufs, immédiatement après le fumier du· sakamalao (gingembre), quatorze grains de paddy bien pleins, le tibia de la patte droite de devant d'un animal, sept bananes et un pieu de métier a tisser. Tous ces objets sont réunis et enfoncés au milieu et à l'intérieur de la maison, afin que son propriétaire ait honneurs, richesse, atteigne une longue et heureuse vieillesse. Les indigènes se trouvant placés sous l'influence de "Voronosy" sont considérés comme venus au monde sous des jours fastes. Ils étaient seuls appelés au Service des Souverains et considérés comme devant leur porter bonheur. Les personnes nées sous l'influence de "Sarihangy" ne pouvaient se parer de "Voronosy". ~ La perle voronosy, « oiseau-chèvre », est rare et difficile à acquérir actuellement. Lorsqu'on la trouve, mêlée en vrac à d'autres perles, le marchand hésite à la vendre, puis en demande un prix très élevé . Il s'agit en effet d'exemplaires anciens, tronqués ou abîmés, considérés comme choses du passé, et non pas fabriqués en série par les ateliers européens. Le seul exemplaire de la collection est en forme de noyau de datte ou d'olive très allongé, ébréché à une extrémité. La pâte artificielle, non vitrifiée, est blanche, opaque, et porte un décor de feuillages stylisés bleus dans le sens de la longueur : c'est le type dit voronosimanga, « oiseau-chèvre bleu ». Le second type, voronosimena, « oiseau-chèvre rouge », à arborescences rouges ou brunes, est encore plus rare, et n'est même pas signalé par Pagès. ... Dans l'opinion actuelle, la voronosy reste une perle à part, ancienne et coûteuse, très rare sur le marché. Peu de gens la possèdent. Non seulement elle porte une chance exceptionnelle, mais elle exige une naissance favorisée, une destinée d'élection. |
voavola | 105 perle ~ nom d'une perle |
vazanandriana | 106 perle ~ nom d'une perle |