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Entrée1  vahilengo
Partie du discours  2  nom
Explications en français  3  . Nom relevé anciennement par L.A. Chapelier sous la forme « vaha-laingou », lettre du 10 Fructidor An XII (28 août 1804) (de vahy : liane ; et laingo ou lengo : nom donné aux rameaux utilisés pour les soins dentaires ; voir ces mots *). Cette lettre est reproduite dans Bulletin Académie Malgache 10 (1912) p. 329-332. En voici un extrait : « Préparation de la racine de Vaha-laingou ([8230]) pour teindre le fil de rafia en rouge : on prend les racines les plus grosses, les plus aqueuses de Vaha-laingou qu'on ratisse avec un couteau pour enlever l'épiderme et les petites fibres, et on sépare l'écorce de la partie ligneuse qu'on rejette, en la frappant avec un bâton court en gros ; après quoi on asperge les parties détachées d'eau salée et les mets dans un sac de jonc où on laisse 4 à 5 jours sans y toucher. Le sac qui les contient doit être serré dans un lieu ni trop sec, ni troc humide. Au bout de ce temps, on étend une natte au soleil, et les place dessus en les y laissant une journée entière. On les remet de nouveau dans le sac pour y passer 4 à 5 jours, et ce laps de temps expiré, on les étend à nouveau sur une natte exposée au soleil, comme *, et serre ledit sac pour s'en servir au besoin ([8230]). On prend une certaine quantité de racines apprêtées de la manière indiquée *, on les pile dans un mortier de bois, puis on les vanne doucement et sépare de cette façon les parties les mieux pilées de celles qui ne le sont pas et on les met à part pour les employer avec l'écorce de vaha-bontou comme suit. On prend les tiges les plus grosses et les mieux nourries de vaha-bontou, on les coupe par tronçons et hache en petits morceau l'écorce qui les recouvre, et sans qu'il soit besoin de les faire sécher au soleil, on pile dans un mortier de bois, et lorsqu'ils sont pilés, on verse dessus et dans ledit mortier une certaine quantité d'eau froide ; puis on agite le tout avec un bâton, et un moment après on pressure et enlève avec la main, les plus gros morceaux de ladite écorce qui surnagent sur l'eau et les jette comme étant inutiles. On laisse bien éclaircir cette eau que les femmes malgaches appellent « Ranou-Adatch » (Rano handatra : eau âcre) et qu'on verse ensuite par cuillérées dans une grande feuille de « Ravine-hala » (Ravenala madagascariensis) pilée et arrangé en forme de cuvette, et l'on prend un demi-livre environ de poudre d'écorce de Vaha-laingo qu'on mêle avec ladite eau qui, pour cette quantité, ne doit pas excéder 3 pintes ; cela fait, on y plonge les écheveaux de fils de rafia qu'on a préalablement lessivés avec les cendres communes, et les saupoudre de la même poudre mentionnée *, et les battant et retournant en tous sens avec la main : après quoi on place la feuille de Ravine-hala et tout ce qu'elle contient au soleil afin que par cette décoction simple le rafia se charge mieux des parties colorantes de ce bain, qui lui donne une couleur rouge sang de boeuf foncé, et dans lequel il doit passer au moins 24 heures ». Nous avons transcrit ce passage pour montrer à quel degré de précision cet emploi artisanal des teintures chimiques ont le plus souvent condamné à l'oubli toute cette partie de la culture nationale malgache, l'une des plus originales. Contrairement à ce qu'affirmait en 1922 le commentateur des lettres de Chapelier, G. Fontoynont, le Vaha-laingou de Chapelier n'est pas Mussaenda arcuata Poir. Son échantillon botanique avait été conservé et a servi de type au Danais chapelieri Drake (Rubiaceae) (1898), remarquablement illustré dans l'Atlas des plantes malgaches de Grandidier, Tome 6, Pl. 451 A. Quant au Vaha-bontou (vahabonto) de Chapelier, non encore déterminé, il s'agit d'une liane riche en mucilage qui s'intervient que comme mordant dans la teinture. [Betsimisaraka] [1.196]
Vocabulaire  4  Botanique
Nom scientifique 

Mis à jour le 2020/07/31