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Manarimbintana « qui relève le destin », est elle aussi une perle associée au destin d'Asorotany, c'est-à-dire à un destin « trop fort » et par conséquent redoutable. Elle sert d'élément conjuratoire, et à ce titre protège ceux qui la possèdent des excès qu'entraînerait leur naissance. Petite boule jaune, plus ou moins grosse et régulière, à grains en relief, elle est parfois munie d'une sorte d'anneau d'enfilage qui la fait ressembler à une breloque. Aux trois exemplaires « classiques » de la collection sont ajoutées trois autres modèles, petites perles d'importation récente : annulaires, jaunes, un peu cabossées, rappelant par leurs contours les protubérances traditionnelles de la manarimbintana. Il semble, d'après Pages, que d'autres couleurs que le jaune ornaient jadis des variétés de cette perle : il en existait une « de couleur bleu azur foncé ». De sa périphérie partaient des feuilles jaunes entre lesquelles se trouvaient « des protubérances bleues et blanches, grenat et blanches ». Une autre était de « couleur vert d'eau foncé. Des traits tricolores vont d'un sommet à l'autre, et entre eux des points blancs et rouges un peu rugueux sont placés, qui doivent probablement remplacer les protubérances que l'on voit sur les deux premières ». Il n'y a pas de doute que ces protubérances ne soient le signe particulier de la perle « qui relève le destin », et les « protubérances qu'elle porte », écrit Pages, « signifient que le mauvais destin est censé sortir de la personne qui en est affligée ». C'est une perle compensatrice, qui rétablit l'équilibre. |