| Explications en français |
5 le riz, la plante du riz. Oryza sativa, L..
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6 riz.
[1.8]
7 riz.
[Sakalava-Mayotte]
[1.405]
8 le riz, Oryza sativa L. (Poaceae). Étymologie : Richardson (1885) fait venir ce mot du javanais pari. Dahl (1951) du maanjan (de Borneo) : parei pour la plante et le grain entier ou paddy, tandis que dans la même langue le riz décortiqué s'appelle weah, mot qui ne se retrouve pas en malgache. On sait qu'en malgache vary signifie aussi bien le riz entier, que le riz décortiqué et la plante. Pour Malzac (1912), le mot malgache viendrait du malais padi (qui a donné notre mot paddy pour le grain entier, non décortiqué) ; par contre pour le riz (au pluriel) lequel a donné successivement l'iranien oryz, le latin oryza et notre mot français riz. Pour J. Dez (1965) le nom malgache du paddy viendrait du tamoul vari, mot qu'on retrouve en telougou avec le même sens ; et en malayalam, autre langue dravidienne, pour une variété de riz sauvage. P. Ottino, dans l'Annuaire des Pays de l'Océan Indien (Université d'Aix-en-Provence) vol. 2, p. 103-120 (1975, paru 1977) attire l'attention sur l'origine dravidienne du vocabulaire du riz et de certains termes de riziculture à Madagascar. Pour lui l'origine dravidienne est sûre. Le mot akotry (riz non décortiqué) note-t-il est à rapprocher de aku (en kannada, telugu, kui, kuwi) ; le mot kolokolo (riz avorté) de kulu (mot tulu) ; ampango (croûte du riz après cuisson) de puggi (tamoul) et de pungalu (langue kannada) nom d'une purée de riz, rappelant le soasoa malgache. Il est en définitive possible que certains riz de montagne, aient été directement importés d'Indonésie avec la technique des cultures sur brûlis ; tandis que la culture de rizière, technique plus élaborée, aurait été amenée par une population d'origine malaise ayant eu de longs contacts avec les peuples dravidiens du Sud de l'Inde, avant de migrer vers l'Est africain et Madagascar. Notons qu'en Europe, le riz a été d'abord considéré comme une plante médicinale. Horace (1er Siècle avant J.C.) dans des Satirae, l'appelle « Oryza ptisanarium » ou riz pour les tisanes. Il conservera cette réputation jusqu'au 16e Siècle. Introduit au Portugal en 1498 par l'expédition de Vasco de Gama, et bientôt cultivé en Espagne et en Italie, ses usages alimentaires ne seront cependant évoqués qu'en 1552 par H. Tragus, botaniste strasbourgeois. Il s'agit de la variété italienne « nostrale », la seule à être cultivée en Europe jusque vers 1820. Types de culture : En Imerina, la culture du riz en rizière, a lieu suivant deux rythmes distincts : le vary alohaet le vary vaki-ambiaty.
9 Ces noms des modes de culture ne doivent pas être confondus avec les noms des variétés qui seront traités plus loin. Le repiquage du riz tantôt à plusieurs brins, en repiquant ensemble plusieurs jeunes plantes lahi-maro, tantôt à deux brins : lahi-roa, tantôt à un seul brin : lahi-tokana. Outre la culture en rizières aujourd'hui devenue générale, on a pratiqué autrefois d'autres méthodes culturales : - le tavy ou culture sur brûlis, sans irrigation, rapidement abandonnée en Imerina où les forêts très inflammables n'on pas été longtemps en mesure de se reconstituer ; - le vary tomboka (tomboka : semé grain à grain) sur lequel J.P. Raison a attiré l'attention. Il s'agit d'un riz pluviatile, sans irrigation, réalisé dans les lieux où le sol défriché restait le plus fertile et le mieux arrosé. Voir : Utilisation du sol et organisation de l'espace en Imerina ancienne, dans Études de Géographie Tropicale offerts à Pierre Gourou, Mouton édit. Paris-La Haye (1972) p. 413 et sq. De même, Hébert note que les cultures en vallée sèche (sakamaina) c'est-à-dire sans irrigation, s'effectuaient avec des outils originaux, notamment un maillet pour briser les mottes, et un épieu ou bâton à fouir pou désherber. Ottino (1977) ajoute que tomboka évoque l'idée d'une percussion brève et lancée, ce qui est en bon accord avec l'usage du maillet. Dans le Betsileo, les saisons culturales sont les mêmes qu'en Imerina ; les riz de première saison portent le même nom ; suivant la température moyenne de l'hiver austral dans chaque vallée, le mot vakiambiaty désigne, soit la 2e saison comme en Imerina, soit une saison intermédiaire à laquelle s'ajoute alors un vary vatravatra ou riz des pluies violentes, plus tardif. Dans toutes la région forestière parallèle à la côte Est et dans le Nord-Ouest (Sambirano), la pratique du tavy s'est maintenue (et même intensifiée au cours des années récentes). Elle exige des variétés de riz spéciales dites vary tavy ou vary ala (riz de forêt), ces noms s'opposant aux riz de rizières ou de marais dits vary fotaka (fotaka : boue) ou vary hosy (hosy : action de faire piétiner la rizière par les boeufs). Voir le mot tavy. Une pratique culturelle spéciale, utilisée tant pour le tomboka que pour le riz repiqué en rizière, consiste à utiliser sur le même sol deux variétés différentes, l'une précoce, l'autre plus tardive, semées ou repiquées dans des poquets distincts, c'est le vary tsindrilahy (qui équilibre le poids de l'homme, terme de piroguier). Les variétés des régions forestières semblent avoir été introduites antérieurement et par des populations distinctes, mais les études à ce sujet sont encore trop fragmentaires pour qu'on puisse être tout à fait affirmatif. En pays sakalava, dans la région rizicole d'Ambato-Boina et Madirovalo, on distingue trois saisons ou rythmes de culture du riz : vary asara, vary atriatry, vary jeby..
10 Dans le Sud-Ouest, les cultures irriguées de contre-saison sont désignées sous le nom de vary godra (godra : faible des articulations, qui attrape facilement des entorses). Quelles que soient les conditions culturales énumérées , on range les variétés en précoces et tardives. La précocité variétale est évoquée par plusieurs mots malgaches : les vary malady ou malaky (malaky : prompt, rapide) sont les plus hâtifs ; les telovolana (telo : trois, et volana : mois, lunaisons) ont un cycle végétatif de 130 jours environ, dont trois mois entre le repiquage et la maturité, d'où leurs noms ; les vary haingana (haingana : vite) ont aussi un cycle végétatif de 130-140 jours au total. La tardivité est évoquée par le nom de vary malemy (riz lent) ou de beariva « très tard ». Enfin, certaines dénominations évoquent des défauts culturaux, des accidents physiologiques ou des maladies parasitaires. On appellera par exemple : vary akofa : riz à épillets vides, atteint de coulure, vary faho (faho : mélange) un riz poussant mélangé à trop de plantes adventices ; vary lavo (lavo : versé) le riz versé, de récolte difficile, ou dont les grains se sont répandus à terre par égrenage ; ne pas confondre ce nom avec vary lava qui est, au contraire, un nom de variété. Vary rahana (rahana : bouilli, ramolli) un riz dont les grains avortent juste avant la , etc. Les noms de variétés de riz commencent traditionnellement par vari, suivi de qualifications ou d'attributs. Très souvent vari- est élidé : c'est ainsi qu'on dit varimalady ou malady. Nous avons de ce fait supprimé délibérément vari- et classé les noms dans l'ordre alphabétique de leurs attributs, dont nous donnons la signification entre parenthèses. La liste que nous avons dressée ne comprend que les variétés principales. À titre indicatif, la station agronomique du Lac Alaotra, que dirige un des mes anciens élèves, M. Botoalina, a, en collection, 2 400 variétés répertoriées, soit une des plus riches collections du monde. Un tel ensemble constitue un capital génétique considérable et il serait bien utile que les organisations internationales comme la F.A.O. se préoccupent de sa sauvegarde et de son étude systématique. Certaines de ces variétés, bien que provenant de régions différentes, son probablement des synonymes. Il serait nécessaire d'en récolter les échantillons agro botaniques pour tenter de les classer en fonction des tentatives qui ont été faites par ailleurs de systématique du riz. Voir par exemple à ce sujet R. Portères : Taxonomie agronomique des riz cultivés, Oryza sativa L. et Oryza glaberrima Steudel, Journal d'Agriculture Tropicale et de Botanique Appliquée, vol. 3 (7-12) juillet / décembre 1956, p. 341-384, 541-580, 627-700, 821-856. Plusieurs auteurs anciens ont donné des listes de variétés de riz ; la plus complète étant celle de L.A. Chapelier établie en 1804 et restée longtemps manuscrite. Elle n'a été publiée que dans le Bulletin de l'Académie Malgache 10 (1912) p. 353-355. Parmi les travaux modernes, le plus complet est celui de Maurice Peltier ; les Dénominations variétales du riz cultivé, Oryza sativa L., à Madagascar, Journal d'Agriculture Tropicale et de Botanique Appliquée, 17 (12), décembre 1970, p. 469-486 ; et 18 (4-5-6), avril mai juin 1971, p. 180-191. Ces noms de variétés peuvent se rapporter à la forme et à la coloration du caryopse, à la forme et aux dimensions de l'épillet, aux caractères de la panicule, à l'appareil végétatif, feuilles, tige et souvent aussi à une provenance, à une origine géographique..
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