Explications en français |
3 Personnage protestant très influent dans la société malgache, avantageusement connu au triple titre de « Mpitandrina », d’homme socialo-politique et de fin lettré malgache. Membre de l’Académie Malgache. Né à Tananarive le 14 février 1879, fils de Ratsimba, évangéliste, originaire d’Ambatofotsy, le jeune Ravelojaona fit ses études successivement dans plusieurs écoles de la Mission protestante pour finir à l’Ecole Le Myre de Vilers, alors à Besakana; en 1899, il sortit 1er au premier examen du C.A.E. (Certificat d’Aptitude à l’Enseignement) nouvellement institué à Tananarive. A partir de cette date, la carrière de Ravelojaona se partage entre l’enseignement, le ministère, le journalisme et les oeuvres sociales, mais c’est surtout comme homme politique et homme de lettres qu’il restera connu. Il dirigea successivement et simultanément nombre de Journaux confessionnels ou laïques: Ny Teny soa (1907-1915), Ny Mpamafy (1911-1915), Ny Mpanoinika (1923-1930), Ny Mpanolo-tsaina (1927-1929), Ny Fiainana (1928-1955), et surtout, ce qui constitue la pièce maîtresse de ses écrits, le Firaketana ny fiteny sy ny zavatra malagasy vaste dictionnaire encyclopédique des mots et des choses malgaches, qui commença à paraître sous sa direction en 1937 et paraît encore jusqu’aujourd’hui par fascicules et périodiquement. De très bonne heure, Ravelojaona se montra épris de la formation sociale des jeunes, c’est ce qui l’a sans doute fait impliquer dans l’affaire du V.V.S. (1915). En mai 1939, il posa sa candidature et fut élu Délégué des populations autochtones de tout Madagascar au Conseil Supérieur de la France d’Outre-mer, fonction qu’il garda jusqu’en 1946 et qui lui permit de prendre soin des sodats malgaches en France au cours de la guerre 1939-1945. En 1946, il posa de nouveau sa candidature pour la députation des populations autochtones du Centre auprès de l’Assemblée Nationale avec comme programme l’Indépendance processive de Madagascar; mais il y fut battu par le Médecin Ravoahangy, promoteur de l’Indépendance intégrale et immédiate. On sait que, six mois après son élection, le député Ravoahangy adopta, à quelques nuances près, le programme même de M. Ravelojaona pour Madagascar en demandant le statut d’Etat libre au sein de l’Union française. Intelligent et sagace, autant qu’actif et prudent, Ravelojaona était un de ces Malgaches du siècle dernier — en petit nombre aujourd’hui — qui, dans leur langage lent et solennel, mesurent ce qu’ils disent et pèsent ce qu’ils font. On sait que la ligne de conduite de Ravelojaona en politique anticoloniale était toujours dictée par le dicton malgache bien connu : « Aza manai-boron-kotifirina », « n’effrayez pas les oiseaux sur lesquels vous allez tirer ». Décédé le 4 septembre 1956 (1879-1956). [1.11]
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